Des députés européens ont signé une pétition demandant à ce que la Commission européenne tienne compte des émissions globales de CO2 émises du puits à la roue par les véhicules, ce qui permettrait de revaloriser les carburants alternatifs par rapport aux solutions électriques.
Soutenus par les partisans du GNV, des députés européens de différents groupes politiques ont signé une pétition demandant à la Commission européenne de réviser son approche actuelle mesurant les émissions CO2 au tuyau d’échappement, ce qui a tendance à favoriser les solutions électriques par rapport aux autres solutions comme le bioGNV. Une analyse complète du cycle de vie, dit du puits à la roue, permet en effet de redorer le blason du biométhane. Cependant, l’Europe n’en tient pas compte dans ses directives, notamment celles qui concernent les normes d'émission de CO2 pour les véhicules neufs [(UE) 2019/631 et (UE) 2019/1242)], la taxonomie sur la Finance Durable (règlement délégué sur le changement climatique) et la Directive sur les véhicules propres [(UE) 2019/1161].
Encourager la filière européenne
Les députés demandent une révision de ces différents textes, ce qui permettrait de donner un coup de pouce à l’industrie du biométhane et bénéficierait aux constructeurs traditionnels de véhicules légers et surtout lourds, puisque la haine cinématique n'est guère différente de celle du Diesel. "Les constructeurs automobiles sont découragés par la législation actuelle de développer et proposer des véhicules fonctionnant au biométhane. Dans ce contexte, les normes d'émission de CO2, telles qu'elles sont conçues aujourd'hui, empêchent l'Europe d'exploiter tout le potentiel et les avantages du biométhane dans le secteur transport", indiquent les députés.
Objectif, 40 % de bioGNV en 2030
Le développement du biométhane constitue également une source de revenus intéressante pour la filière agricole grâce au recyclage de déchets. "C’est une solution particulièrement rentable dans la transition vers une société durable, notamment pour les zones rurales", pointent ces députés.
Le potentiel du biométhane tournerait, selon diverses évaluations, autour de 370 TWh (terawatt-heure) d'ici 2030 et environ 1 000-1 200 TWh d'ici 2050. Dans le secteur des transports, 40 % de tout le gaz consommé dans l'UE pourrait être du biométhane d'ici 2030, concluent ces députés. Du moins si l’UE consent à revoir ses directives.