Etude AUTF/Bp2r : chargeurs et transporteurs ont constaté un retour à l’équilibre en 2019

Grâce au ralentissement des volumes transportés, dû à la conjoncture économique, l’offre de transport n’est plus sous-capacitaire et on note un retour à l’équilibre. 

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Pour la 9e année consécutive, une enquête a été menée en parallèle par le bureau d’études Bp2r et l'AUTF sur la conjoncture dans le transport routier, vue d’un côté par les chargeurs et de l’autre, par les transporteurs. Cette étude constate une fin de cycle, un retour à l’équilibre, du fait d'une conjoncture économique en décroissance. Et comment celle-ci est ressentie, après 3 années difficiles pour les chargeurs.

L'édition 2020 de l'enqûéte chargeur est sortie. Une enquête a été menée par lAUTF, association représentant les chargeurs multisectorielle et multimodale, le bureau d’études Bp2r, auprès d'un panel de 122 chargeurs représentant 18 % du chiffre d’affaires annuel du secteur (industriels et distributeurs) et 200 transporteurs (174 français et 26 Européens) sur leur activité en 2019.

La France fait mieux en termes de croissance que ses collègues européens, mais moins bien que 2018 et surtout que 2017, année exceptionnelle. Grâce à ce ralentissement des volumes transportés, dû à la conjoncture économique, l’offre de transport n’est plus sous-capacitaire et on note un retour à l’équilibre. 

Une équation qui ramène à l’équilibre

Le ralentissement en termes de volumes touche particulièrement les vracs solides (- 18 %). Les chiffres sont corrects, mais un tassement se confirme. 57 % des chargeurs ont rapporté une hausse de leurs volumes transportés contre 66 % en 2018 (- 9 pts). Ils estiment à 56 % la hausse pour l'année en cours. Les objectifs fixés en matière de volumes sont majoritairement moins positifs chez les transporteurs français (59 % en 2019, - 7 pts) que chez leurs homologues européens. (75 %, - 8 pts).    

65 % des chargeurs interrogés considéraient le marché comme sous-capacitaire en 2018, contre seulement 35 % en 2019 et cette tendance devrait perdurer en 2020. Les transporteurs français, comme leurs homologues européens, sont d’accord à 45 % sur un point : la capacité de transport sur le territoire national est en adéquation avec le volume transporté. De ce fait, les Européens ne sont plus que 18 % à trouver le marché sous-capacitaire (- 30 pts). 

Peu d'impact sur la qualité de service 

Les chargeurs semblent être à la recherche d’une politique d’achat de transport efficace sur le long terme, privilégiant un nombre restreint de prestataires. Chez les chargeurs, on constate que la chasse aux coûts n’est plus une fin en soi. Leurs premiers critères de choix sont la qualité de service, puis les tarifs. La RSE n'en fait pas partie, ce poste reste à améliorer.

Côté transporteurs, le rééquilibrage n’a pas eu d’impact sur la qualité de service. Le taux de défaillances ou d’annulations d’expéditions est toujours trop élevé, soit - 5,03 %, contre 5,18 % en 2018.     

La santé financière se stabilise

53 % des chargeurs jugent la situation financière de leurs prestataires favorable. Les transporteurs ne sont pas du même avis, du moins en proportion, ce qui promet au moment des négociations. En effet, seuls 27 % des transporteurs estiment que leur situation financière s’est améliorée et nombreux sont ceux qui estiment qu’elle s’est plutôt dégradée…

Sur ce point les avis se recoupent entre Français et Européens : la situation financière est jugée un peu meilleure (+ 3 à 4 pts), ou identique (+ 1 à 3 pts) qu’en 2018. Les Français sont manifestement moins optimistes, puisqu’ils sont 30 % à la juger "moins bonne", alors que les Européens ne sont que 20 %.

Répercussions sur les tarifs 

Suite au rééquilibrage du marché, les chargeurs s’attendent à une hausse des tarifs moins importante, soit 1,14 %, contre 2, 03 % en 2018 tous segments confondus. Les transporteurs français ont fait part d’une augmentation de 2,06 % en moyenne dans les 12 prochains mois.

Pour les Européens, cette demande de réévaluation dégringole de 4,65 % à 2,65 %. En proportion, les Français sont 47 % à prévoir une revalorisation évaluée entre 1 et 2,99 % (- 3 pts), quand les Européens ne sont plus que 5 % à prévoir au moins 5 % d’augmentation, contre 50 % auparavant (à relativiser tout de même, ces chiffres ne concernant qu’une vingtaine de transporteurs)

Les Européens "freinent des 4 fers"

Après deux années significatives en matière d’investissements en matériel, ils sont encore 41 % chez les sondés français à avoir investi en 2019 (- 12 pts). Comme le dit l’étude, les Européens "freinent des 4 fers", que ce soit en matière d’investissements comme en matière de recrutement. Les chiffres démontrent que le problème de main-d’œuvre n’est pas résolu. 

Les entreprises recrutent au-delà du renouvellement, mais pas aussi largement. Sur les 9 derniers mois, les Européens sont plus nombreux (72 %, - 7 pts) que les Français (63 %, - 5 pts) à avoir recruté et de façon plus significative (+ 6 pts), mais moins qu’en 2018 (- 13 pts).

Quant à leur intention de recruter dans les 6 prochains mois pour accompagner la croissance de leur activité, les transporteurs européens, très frileux, ne sont plus que 62 % (- 23 pts), et 38 % à répondre "pas du tout". Les Français sont plus nombreux que l’an passé, soit 50 % (+ 13 pts) à envisager de recruter au-delà de l’effectif salarié, mais 15 % de façon significative (- 6 pts).

Sur les 9 derniers mois, les Français ne sont plus que 41 % des répondants à avoir investi dans leur parc de véhicules (- 12 pts), alors que les Européens sont plus nombreux (45 %) mais moins qu’en 2018 (- 15 pts). 38 % d’entre eux prévoient d’investir dans les 6 mois, seulement 3 % de manière significative. Ils sont donc 62 % des Français (- 2 %) à ne rien prévoir en matière de flotte, contre 45 % des Européens (- 30 pts), qui ne sont de ce fait plus que 55 % (- 30 pts) à prévoir des achats.

Avenir : la confiance est de mise 

Les transporteurs français sont globalement confiants, à 52 %, quant à la réalisation de leurs objectifs en termes de rentabilité pour l’année en cours. Les Européens beaucoup plus (73 %), puisque 55 % pensent probablement l’atteindre, mais 18 % certainement.

Sur les objectifs pour les 6 prochains mois, les Français sont moins optimistes que les collègues européens mais sont tout de même 42 % à envisager une croissance. Les Européens ne sont plus que 36 % (contre 50 %) à envisager une croissance forte ou modérée et 16 % à entrevoir une récession alors qu’ils étaient 0 % en 2018.

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