Espagne : plus d’un milliard d’euros sur la table pour le transport routier

Raquel Sanchez, la ministre des Transports espagnole;

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"Un accord historique" a affirmé Raquel Sanchez, la ministre des Transports, dans la nuit du 24 au 25 mars, après 14 heures de négociation avec les organisations du transport routier espagnol, rassemblées dans le Comité national du transport routier (CNTC). L’effort budgétaire, sans précédent, est à la mesure de la crise qui secoue le secteur depuis quinze jours.

A l’image d’autres pays européens, le gouvernement espagnol a décidé d’accorder une aide directe de 20 centimes par litre de carburant (gazole, gaz et Adblue). Cet appui, qui concerne aussi bien le transport routier que le transport de voyageurs, sera valable à compter du 1er avril et jusqu’au 30 juin. Il pourra être prolongé "selon les conditions du marché",a précisé la ministre à l’issue de la négociation.

Une économie mensuelle de 700 euros

Sur les 20 centimes, 15 centimes seront pris en charge par le budget de l’État et 5 centimes par les opérateurs du marché des produits pétroliers. Selon les calculs du ministère des Transports, cette bonification représenterait une économie mensuelle pouvant atteindre jusqu’à 700 euros par camion. Le montant global prévu de l’aide est estimé à plus de 600 millions d’euros (M€)pour le secteur du transport routier (marchandises et voyageurs).

A cela vient s’ajouter une enveloppe de 450 M€, consacrée aux aides directes aux entreprises. Celles-ci sont calculées en fonction du type de véhicule : 1 250 euros pour un camion ; 950 euros pour un autobus, 500 euros pour une fourgonnette, et 300 euros pour un véhicule léger (taxis, ambulances et VTC). Un plafond de 400 000 euros par entreprise a été mis en place.

D'autres mesures

L’accord inclut également un allongement de la durée des prêts de l’Institut de crédit officiel (ICO), équivalents à nos prêts garantis par l'Etat (PGE), jusqu’à 8-10 ans, ainsi que des délais de carence. Une nouvelle ligne de prêts sera mise en place. Le budget consacré aux aides à l’abandon de la profession sera doublé en 2022 (20 M€ contrer 10 M€ précédemment)

Enfin, le texte reprend deux éléments déjà accordés : le remboursement mensuel et non plus trimestriel du gazole professionnel et la publication hebdomadaire du prix du gazole sur le site du ministère des Transports.

Réguler la sous-traitance

Le ministère des Transports a pris un engagement important sur un dossier délicat. D’ici le 31 juillet prochain, il présentera aux organisations professionnelles la version préliminaire d’un projet de loi en vue d’appliquer au transport routier les principes de la loi de la chaîne alimentaire. L’objectif est d’" assurer une utilisation juste de la sous-traitance et la rentabilité du travail dans le secteur". Autrement dit, de garantir que les sous-traitants ne travaillent pas à perte. Les chargeurs ont déjà fait savoir qu’ils étaient opposés à la fixation de prix minimum dans le transport de marchandises.

Les organisations professionnelles ont salué l’accord qui vient élargir les avancées apportées par le décret-loi royal 3/2022 en date du 1er mars 2022 (interdiction du chargement/déchargement des marchandises par le conducteur, révision obligatoire du prix des carburants, etc.). Pour Carmelo Gonzalez, président du CNTC, il s’agissait de prendre des "mesures extraordinaires pour répondre à un moment exceptionnel". De son côté, la, Plateforme nationale pour la défense du transport routier de marchandises, un collectif minoritaire et non représentatif de la profession, qui a lancé la grève depuis le 14 mars dernier, a appelé à poursuivre le mouvement.

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