Dispositifs anti angle mort : Paris veut bannir les camions non équipés

Anne Hidalgo, maire de Paris et Christophe Najdovski, adjoint en charge des transports, entendent s'attaquer au problème des angles morts.

Crédit photo GH
Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris en charge des transports, souhaiterait pouvoir interdire la circulation des camions non équipés de dispositifs anti angle mort. Ce dispositif n’a pas été intégré dans la loi d'orientation des mobilités (LOM).

Après le décès le 13 janvier dernier d’une fillette de 11 ans, renversée par un camion dans le 16e arrondissement de Paris alors qu'elle traversait à un passage piéton, Christophe Najdovski, adjoint à la mairie en charge des transports, a réclamé dans les colonnes du Parisien la possibilité d’interdire les camions qui ne seraient pas équipés de dispositifs anti-angle mort. Selon les premiers éléments de l'enquête, l’enfant traversait au passage piéton, le feu au vert, dans la rue perpendiculaire et à celle d'où venait le camion. Elle se trouvait dans un angle sans visibilité pour le chauffeur.

"Il est inconcevable que les camions ne soient pas tous équipés de dispositif de caméra pour pouvoir couvrir les zones où subsistent des angles morts. Je demande au gouvernement d'autoriser des villes comme Paris à mettre en place une réglementation locale, si l'exécutif le refuse au niveau national. Il faut que Paris puisse interdire aux camions non équipés d'entrer dans la ville", a indiqué Christophe Najdovski, maire adjoint aux Transports (EELV).

Réglementation locale

Ce soutien actif d’Anne Hidalgo signale avoir proposé, au moment du vote de la loi d'orientations des mobilités (LOM), que les communes françaises aient la possibilité d’interdire, si elles le souhaitent, la circulation des camions de plus de 3,5 tonnes non équipés de dispositifs anti angle mort et collision. Cet amendement, soutenus par plusieurs députés à la suite du décès à vélo d’une collaboratrice parlementaire en 2018, n’avait pas été retenu.

La situation est toute autre en Angleterre, où les villes ont autorité en matière de politique transport. Ainsi Transport for London (TfL), l’autorité de régulation transport du Grand Londres, mettra en place à partir du 26 octobre prochain son programme Direct Vision Standard pour les camions de plus de 12 t. Ceux qui ne disposent d’aucun dispositif de vision renforcée seront bannis, tandis que ceux qui ne sont équipés qu’en partie seront tolérés jusqu’en 2024.

Les usagers vulnérables

En France, il faudra logiquement attendre 2022, date à laquelle l’Union européenne va imposer de nouvelles technologies de sécurité visant à protéger les passagers, les piétons et les cyclistes. Cette mesure ne concernera dans un premier temps que les nouveaux camions homologués, avant de toucher toutes les nouvelles immatriculations en 2024.

Les constructeurs de poids lourds proposent d’ores et déjà ces dispositifs à l’achat pour les transporteurs désireux de devancer la législation (rétroviseurs additionnels, dispositifs caméras et radars de présence). Nul doute que l’équipe d’Anne Hidalgo, si cette dernière est réélue, insistera sur un durcissement de la législation locale. Sur ce point, la ville a commencé la piétonisation des abords de certaines écoles, de manière temporaire ou définitive, comme celle de la rue Louis-Blanc dans le Xe arrondissementet entend généraliser la mesure cette année. 

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15