DHL va arrêter de produire ses utilitaires électriques Streetscooter

En 2019, Streetscooter a perdu près de 100 millions d’euros (M€);

Crédit photo DHL
La Poste allemande va cesser la production de ses utilitaires électriques Streetscooter d'ici la fin de 2020. Dans un contexte devenu tendu en raison du Covid-19, Deutsche Post DHL n’est plus en mesure d’attendre pour trouver un repreneur.

Fin de partie pour Streetscooter, l’un des premiers constructeurs de véhicules électriques européen et filiale à 100 % du groupe Deutsche Post DHL. DPDHL vient en effet d’annoncer qu’il cesserait la production de ses fourgonnettes électriques dans le courant de l’année 2020, sachant que 11 000 utilitaires ont été déjà produits et que 4 000 doivent encore sortir des chaînes de production cette année. "Nous ne pouvons plus attendre. Nous devons prendre une décision", a justifié Frank Appel, PDG de Deutsche Post DHL.

En 2019, Streetscooter a perdu près de 100 millions d’euros (M€) et le coût de la fermeture des deux sites de production d'Aix-la-Chapelle et de Düren, disposant d’une capacité de production de 20 000 véhicules (fourgon Work et Work L), est budgété entre 300 à 400 M€. Seule une petite partie des 500 employés de Streetscooter devraient rester afin d’entretenir le parc de 15 000 camionnettes, dont au moins 10 000 exemplaires sont utilisées au sein du réseau Deutsche Post et DHL.

"Nous ne voulions pas devenir un constructeur"

Créée en 2010 par Günther Schuh, un ingénieur et universitaire allemand, Streetscooter a été racheté en 2014 par DHL qui n’était pas satisfaite des offres de véhicules électriques disponibles alors sur le marché. Le groupe allemand s’était ensuite rapproché du constructeur Ford pour développer le fourgon Work XL, une version électrique de 20 m³ reprenant le châssis du Ford Transit.

Las, six ans plus tard, bon nombre de constructeurs traditionnels ont fini par rattraper leur retard en matière de motorisation électriques et proposent désormais des modèles capables de rivaliser avec ceux de Streetcooter. "Nous avons toujours indiqué que nous ne voulions pas devenir un constructeur automobile, il était impossible de poursuivre sans nous adosser à un partenaire adéquat", a souligné Frank Appel. 

Ford et VW ont décliné

La tentative de revendre Streetscooter au groupe Volkswagen a échoué, tout comme celle visant à coopérer avec le constructeur automobile chinois Chery pour construire 100 000 véhicules par an à partir de 2021. DHL, qui doit faire face à un ralentissement de son activité à cause du coronavirus – le manque à gagner a été estimé à 75 M€ pour le mois de février -, n’est plus en mesure d’attendre que sa filiale trouve un autre repreneur.

Contacté, le groupe Ford a indiqué qu’il n’envisageait pas la poursuite de la production du Work XL. Seul Günther Schuh, le fondateur évincé, tente de reprendre l’entreprise, à un toutefois prix fortement déprécié.

Le plan zéro émission toujours actif

Ce revirement stratégique n’empêchera DHL de poursuivre ses objectifs de décarbonisation de sa flotte de véhicules. "Grâce à StreetScooter, nous avons l'une des plus grandes flottes de livraison électrique au monde et nous avons apporté une contribution significative au développement de la mobilité électrique. Nous nous engageons à réaliser notre Mission 2050, ce qui signifie une logistique zéro émission d'ici 2050", a insisté Frank Appel.

Rien qu’en Allemagne, DHL pourra s’équiper auprès des constructeurs Volkwagen (e-Crafter), Mercedes-Benz (eVito et eSprinter), Opel (Vivaro-e) ou encore MAN (eTGE), sans compter les modèles des autres constructeurs européens ou même américain avec le nouveau venu Rivian dans lequel Amazon a investi 700 millions de dollars, soit 640 M€ (et commandé 100 000 exemplaires).

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