TRIBUNE. Denis Baudouin, président de Baudouin et d'Astre : "Nous devons changer notre approche sociétale pour sauvegarder la planète"

Denis Baudouin, président du groupe Baudouin et du groupement Astre.

Crédit photo Gilles Delacuvellerie
La grave crise sanitaire et économique que traverse le pays ne va pas manquer d’accélérer les mutations, d’éveiller les consciences, de rebattre les cartes du jeu. Comment appréhender le monde économique de demain ? La supply chain d’après ? Les acteurs du transport routier de marchandises et de la chaîne logistique nous livrent ici  leur perception du monde économique qui s’ouvre.

"Difficile de prendre la plume sans risquer d’être partiel et subjectif lorsqu’il s’agit de faire état de sa perception du monde du transport et de ses perspectives. De la crise sanitaire aux profonds dérèglements de notre monde, il peut paraître futile de commenter les aléas d’un secteur d’activité. Cependant, prendre un peu de recul se révèle nécessaire. Depuis longtemps, notre filière est considérée comme archaïque. Pour démentir ces a priori, notre profession s’est engagée à vive allure dans la "digitalisation", terme générique de notre nouvel eldorado. Il en résulte beaucoup d’innovations ! Pourquoi, pour qui ? Pour favoriser l’éclosion d’un transport plus responsable, pour mettre en œuvre des avancées opérationnelles de terrain, pour améliorer la qualité de service aux clients, pour faciliter le travail de nos équipes ? Ou pour donner des marges nouvelles à nos partenaires, voire permettre à des acteurs d’un nouveau genre de réaliser des profits confortables rapidement grâce à notre naïveté et à l’exploitation de nos données !

Nos PME peuvent fou

J’entends aussi beaucoup parler des méga-intégrateurs, ces rares entreprises de taille mondiale à savoir modéliser le monde du transport pour lui donner ses orientations. Certes, leurs moyens sont colossaux, elles séduisent par leur puissance, mais beaucoup de questions se posent sur leurs impacts sur nos territoires et ceux qui y vivent. Nos PME ne sont-elles pas en capacité de fournir des réponses alternatives et de s’engager aussi dans l’intelligence artificielle et la transition énergétique ? Si, je le crois !

Depuis trente ans, au prétexte de libéraliser le marché et pour satisfaire aux besoins de croissance des grands groupes, nous avons privilégié la logistique et la commission de transport au transport, en transférant les marges de l’un aux autres ! Il reste que pour transporter des marchandises, les organisateurs ne suffisent pas, il faut du matériel adapté et des hommes formés pour de nombreuses années encore, et ce malgré les promesses des véhicules autonomes et des drones.

Inverser la tendance

En réduisant les transporteurs au rôle d’exécutants sans marge, ne nous étonnons pas aujourd’hui de ne plus être un secteur attractif. Il est temps d’inverser la tendance en renforçant considérablement les conditions financières d’accès à la profession afin de diminuer le nombre d’intervenants à terme, de rééquilibrer le partage des marges entre les acteurs de la filière et de redonner au métier de transporteur ses lettres de noblesse perdues. Tous ces sujets méritent réflexion, mais l’essentiel est-il là ? Non, l’enjeu est ailleurs."

> Lire la suite de l'article dans L'Officiel des transporteurs n° 3044 du 20 novembre 2020

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15