La contre-offensive n'a pas tardé. Quelques jours après le lancement de l'Alliance du routier, une initiative qui rassemble neuf pays européens décidés à harmoniser les réglementations et améliorer les pratiques de contrôle dans le transport routier, les pays de l'Est ont réagi. À l'initiative de parlementaires slovaques, bulgares et lettons, membres du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), une lettre ouverte a été adressée mi-février à la commissaire en charge des Transports, Violeta Bulc.
"Le combat contre le soi-disant dumping social n'est rien d'autre qu'un acte de protectionnisme qui nuit au marché unique et réduit la concurrence", s'insurge le député letton Roberts Zile, vice président du groupe ECR et membre de la commission des transports et du tourisme.
Le SMIC dans le collimateur
Signée par 58 députés, la lettre s'en prend également à l'application du SMIC aux chauffeurs routiers étrangers, instaurée en France et en Allemagne. "Ces pays protègent leurs marchés locaux contre les transporteurs routiers des autres États membres, ce qui entrave la libre circulation des marchandises et la liberté de prestation de services", estime le député slovaque Richard Sulik.
Une accusation qui semble quelque peu exagérée, quand on voit l'évolution des parts de marché du pavillon français en particulier.
La décision de la Commission très attendue
En revanche, une autre revendication semble plus audible : les parlementaires demandent à la Commission de mettre rapidement un terme à l'incertitude juridique qui plane sur la légalité de l'application du SMIC.
"La Commission ne s'est toujours pas prononcée, deux ans après avoir engagé une procédure d'infraction contre l'Allemagne (1). En l'absence de décision, une approche similaire vers davantage de protectionnisme a maintenant été adoptée aussi par l'Autriche", regrettent les parlementaires.
(1) La Commission a également engagé une procédure contre la France en juin 2016.