La justice vient de condamner la municipalité de Essen (ouest du pays) à faire interdire la circulation aux véhicules les plus polluants (normes Euro V pour les camions à moteur diesel) à compter de juillet 2019 sur une portion urbaine de l’A40, la plus importante artère autoroutière de la Ruhr, ainsi que sur la très empruntée route nationale B 224, suscitant la colère des professionnels du secteur.
Inacceptable, selon la fédération
La fédération des transporteurs allemands (VVWL NRW, Verband Verkehrswirtschaft und Logistik Nordrhein-Westfalen) se dit inquiète pour l’approvisionnement de la région la plus peuplée du pays. "C’est la première fois que le trafic sur les longues distances est affecté par les restrictions de circulation, s’inquiète Horst Kottmeyer, président de la fédération VVWL NRW. Nos entreprises ont énormément investi dans les techniques modernes au cours des dernières années. Il n’est pas acceptable que des véhicules peu âgés soient brutalement considérés non conformes. L’A40 est l’artère principale de la Ruhr et un axe de circulation international."
10e ville allemande condamnée
Essen est ainsi devenue, en l’espace de quelques semaines, la dixième ville allemande à se voir condamnée à adopter des restrictions à la circulation, pour cause de dépassements des normes antipollution. Et la liste des villes concernées pourrait encore s’allonger, alors qu’une étude – le rapport Brown to Green – , comparant la qualité de l’air des pays du G20 depuis 2015, classe l’Allemagne parmi les 15 pays dont la qualité de l’air s’est même dégradée en 2017.
Inquiet face à la grogne des automobilistes, le gouvernement allemand tente d’imposer aux constructeurs la mise aux normes des véhicules et cherche à légiférer, pour réduire l’impact des interdictions de circulation.