"Le nombre de jeunes conducteurs qui arrivent sur le marché n’est pas suffisant pour remplacer les conducteurs qui quittent la profession", écrit le professeur Jorge Pena Izquierdo dans l’étude intitulée "Comprendre la brèche entre l’offre et la demande de conducteurs de camions en Espagne".
Pour expliquer ce phénomène, l’auteur évoque le coût élevé de l’obtention du permis poids lourd, supérieur à 5 000 euros, une "importante barrière à l’entrée", souligne l'étude. L’âge minimum requis pour obtenir ce précieux sésame (21 ans) est perçu comme un obstacle supplémentaire. "La combinaisonde ces deux barrières empêche d’attirer des profils jeunes et motivés par la profession", écrit-il.
Une perte d'attractivité
À cela s’ajoute la perte d’attractivité du métier, que l’étude analyse en détail. Le premier élément à prendre en compte est la stagnation du niveau des rémunérations. Le salaire réel, c’est-à-dire après inflation, n’a augmenté que de 1,5 % depuis 2007 dans le transport routier espagnol.
Ce phénomène trouve son explication dans l’atomisation de la profession (plus de 80 % des entreprises emploient moins de 25 salariés), dans le recul de la productivité depuis 2012, dans la faiblesse des marges des entreprises et dans "un très faible pouvoir de négociation avec les chargeurs, ce qui a des conséquences importantes sur les conditions de travail."
Autre phénomène propre à l’Espagne : la multiplicité des conventions collectives, puisque les accords sont conclus au niveau des provinces. Les différences importantes entre les conventions "génèrent d’énormes asymétries en ce qui concerne les schémas de rémunération ainsi que des déséquilibres en matière de concurrence", ajoute le professeur Pena.
Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3004 du 17 janvier 2020.