Alain Tourdjman, BPCE : "Le nombre de cessions-transmissions continue de baisser"

Alain Tourdjman, directeur Études et Prospective au sein du Groupe BPCE.

Crédit photo Greg Gonzalez - BPCE
Alain Tourdjman, directeur Études et Prospective au sein du Groupe BPCE, constate un certain attentisme en matière de cessions ou transmissions en période de crise sanitaire. Mais le nombre de transactions est en baisse constante, dans le transport comme ailleurs.

L’Officiel des transporteurs : Où en est-on aujourd’hui, notamment dans le transport ?
Alain Tourdjman : Le vieillissement des dirigeants se poursuit, en lien avec le recul des cessions-transmissions qui sont passées, selon le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc), de 45 815 en 2010 à 37 111 en 2019 et 31 300 en 2020. Le transport suit cette tendance : 559 opérations en 2010, 379 en 2020, avec une baisse très marquée pour les structures sans salariés (de 200 opérations à 56 en dix ans) mais une diminution plus modérée pour les entités de 1 à 9 salariés (235 transactions en 2010 à 207 en 2020). Concernant les PME et les ETI, c’est une quasi-stabilité, de 124 opérations en 2010 à 126 en 2019, puis un recul à 116 en 2020. En pleine crise sanitaire, beaucoup d’entrepreneurs sont attentistes. En conséquence, la baisse se poursuit au premier trimestre 2021. Un contexte qui risque de peser durablement sur les cessions.

L'OT : Qu’avez-vous constaté ?
A. T. : Plus l’entité est petite, plus la difficulté de cession est grande. Il y a aussi un frein structurel, lié à la difficulté d’organiser la cession. De nombreux cédants croient bon de désendetter leur entreprise en baissant les investissements, pour présenter une meilleure solvabilité lors de la vente. Or, cette période de sous-investissement a tendance à durer, ce qui atrophie le potentiel futur de l’entreprise et réduit son attractivité. Autre obstacle : la quête du repreneur idéal, celui qui sera à la hauteur de ce qui est parfois l’œuvre d’une vie. Cela conduit parfois à différer trop longtemps le projet de cession, au risque, là aussi, d’une perte de substance.

L'OT : Pourquoi ce manque de préparation ?
A. T. : Il y a plusieurs freins : le premier est psychologique, puis il y a une difficulté à trouver les bons interlocuteurs, la maîtrise de notions pas toujours simples (fiscalité, réglementation, etc.), qui créent une forme d’inhibition à franchir le pas, d’autant plus que le chef d’entreprise manque souvent de temps. Les cédants ont tendance à sous-estimer tous les actes en amont nécessaires pour s’organiser. Par exemple, nos enquêtes ont révélé que la moitié des dirigeants qui avaient l’intention de céder dans un délai inférieur à deux ans n’avaient encore rien fait pour préparer cette cession. Or, l’anticipation est très importante pour se préparer juridiquement mais aussi personnellement.

> Lire l'intégralité du dossier "Céder son entrerprise" dans l'Officiel des transporteurs n° 3072 du 18 juin 2021

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