L’Officiel des transporteurs : Quelles sont les actions conduites par l’Ademe pour l’acquisition de poids lourds alimentés au gaz ou à l’hydrogène ?
Jérémie Almosni : Nous ne fonctionnons pas en réponse à la demande mais lançons des appels à projet (AAP). En 2017, un AAP a eu pour principal objectif de développer le réseau de stations GNV le long des grands axes routiers, avec la création de 100 stations et la mise en service de 2 120 véhicules (dont 80 % de poids lourds) d’ici à 2022.
Un second AAP en 2018 a eu pour objet de compléter le maillage sur des zones blanches en périphérie des grandes villes avec 19 stations et l’acquisition de 471 camions.
L'O.T.: Et concernant l’hydrogène ?
J. A. : Dans le cadre du plan de déploiement de l’hydrogène annoncé en 2018 [200 véhicules lourds et 100 stations alimentées en hydrogène local à l’horizon 2023], l’Ademe a lancé l’appel à projet Ecosystème mobilité H2 visant à déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité hydrogène (production, distribution, utilisation).
Au total, 21 lauréats ont été sélectionnés [parmi lesquels le projet HYAMMED dans le sud-est de la France et le projet H2OUEST en Vendée, Ndlr] pour un financement de 100 millions d’euros en 2019 et 2020. L’ensemble de ces projets permet de déployer 58 stations-service (objectif de 100 en 2023) et 158 poids lourds (objectif de 200 en 2023).
L'O.T.: Dans le contexte actuel, où certaines entreprises sont en situation de déficit, le dispositif de suramortissement, qui est la seule aide étatique en place, est-il suffisant ?
J. A. : Non. C’est pourquoi, dans le cadre du plan de relance économique, l’Ademe avait appelé à remplacer le dispositif de suramortissement existant par un crédit d’impôt. De quoi générer une incitativité plus forte.