"Une triste journée pour le transport routier français" : c'est ainsi que l'intersyndicale CFDT Route, CGT Transports, FO Transports, CFTC Transports, et SNATT CFE-CGC résume son sentiment, au lendemain de l'accord des ministres européens du Travail sur la révision de la directive concernant les travailleurs détachés. La Fédération européenne des travailleurs du transport avait également fait part de sa déception à l'issue des négociations, tout comme d'ailleurs les organisations patronales françaises.
D'accord sur le principe...
Sur le principe, les organisations syndicales françaises se réjouissent pourtant de cette révision. "Le nouveau compromis de l’Union européenne du 23 octobre 2017 reprend les grands principes auxquels nous sommes attachés, à savoir l’égalité entre les travailleurs détachés et nationaux en termes de rémunération, de protection sociale et de paiement des cotisations sociales dans le pays d’accueil", notent-elles dans un communiqué, se félicitant de ce socle qui doit permettre de lutter "contre la perte des emplois français, confrontés à l’utilisation massive de travailleurs arrivant de tous les pays d’Europe, dans les conditions que l’on connaît".
Laissés-pour-compte
Mais l'exclusion, même temporaire, du transport routier, ne passe pas. Les syndicats estiment que les conducteurs sont "les laissés-pour-compte" de cette négociation et qu'ils continueront, "quelle que soit leur nationalité, à être pressurés par les pratiques de dumping social". Ils attendent "des propositions fortes et réalistes" du gouvernement pour éviter "la mort du métier de conducteur en France".