Quelque 200 camions ont bloqué le centre-ville à Berlin fin juin. Klaxonnant dans les rues de la capitale allemande, ils réclament davantage de soutien de l’Etat face à la pandémie, et le respect des règles de la concurrence. La manifestation, organisée par l’association BVL pro Intitiative, a réuni pour l’essentiel des transporteurs de petite taille, plus durement frappés par la crise.
Les revendications portent aussi sur l’instauration d’un prix minimum du kilomètre transporté, pour une cargaison pleine, l’augmentation des pénalités en cas de non-respect des réglementations européennes, l’interdiction totale du cabotage pour une période de six mois. Les manifestants réclament davantage de contrôles contre le cabotage, notamment à la sortie des usines automobiles, des sites de production de l’agroalimentaire, et devant les entrepôts des sites de vente par correspondance, qualifiés de "hot spots" par l’organisation. BVL pro Initiative demande également l’interdiction de la location de camions par des sociétés allemandes à des transporteurs étrangers.
Le cabotage au centre de la colère des PME
La fédération de la branche, BGL, dit comprendre les revendications des PME du secteur, mais n’a pas appelé à manifester, de peur de compromettre les négociations en cours avec le gouvernement. "Ce n’est, de notre point de vue, pas le bon moment pour manifester dans la rue", estime le président du BGL, Dirk Engelhardt. Reste que la fédération a désormais du mal à se faire entendre de petits transporteurs excédés et au bord de la faillite. "Ce n’est pas la dernière fois que nous venons à Berlin pour nous faire entendre, explique ainsi Hermann Goudschaal, le patron de Goudschaal Transporte. Aujourd’hui on est 200. La prochaine fois, on sera deux ou trois fois plus nombreux."
La question du cabotage et des contrôles contre le cabotage, est au centre de la colère des PME du secteur. Le ministère des Transports tente l’apaisement, et rappelle que des contrôles accrus sont prévus dans les prochains mois.