Emmanuel Rion : Après une baisse d’activité en octobre 2020, une reprise s’est fait sentir à partir d’avril. C’est en juillet-août que nous avons retrouvé des rythmes normaux. Les conséquences du Covid et la paralysie du canal de Suez ont provoqué un ralentissement des cadences et un décalage des escales avec pour conséquence l’arrivée simultanée de plusieurs navires au Havre.
Le free time sur les terminaux étant de trois ou quatre jours, nous devons rapidement évacuer ce flux de boîtes avant la prochaine vague. Certaines semaines, nos plannings sont extrêmement chargés alors que d’autres semaines, ils sont quasiment vides.
L'O.T. : Rencontrez-vous des difficultés d’accès aux terminaux à conteneurs du Havre ?
E.R.: Le système des rendez-vous sur les terminaux n’arrange rien puisque les créneaux n’augmentent pas avec le nombre de conteneurs présents. Parfois, nous sommes donc contraints de travailler à J+5. Il peut arriver que pour un lot export nous manquions d’un rendez-vous, que le terminal refuse de nous donner, ainsi l’intégralité du lot n’embarque pas.
Cette organisation manque de souplesse et bride les petits transporteurs qui n’ont pas forcément de PPM pour libérer les châssis. J’ai souvent posé cette question au terminal : "Si mon chauffeur doit sortir deux conteneurs et que le premier rendez-vous est à 8 heures, à quelle heure dois-je fixer le second pour être certain de l’honorer dans les temps ?". Systématiquement le manutentionnaire élude sans apporter de réponse claire. Le problème des rendez-vous n’est pas seulement une histoire de capacité, mais un problème de temps passé à quai.
L'O.T. : Comment évoluent les prix du transport ?
E.R. : Les prix sont bien trop bas sur le marché des conteneurs mais les transporteurs sont en partie responsables de cette situation. Faute de pouvoir réaliser l’opération de couplage, le transporteur perd de l’argent, et beaucoup de nos confrères préfèrent "faire rentrer un peu de chiffre" au détriment de la rentabilité. Aujourd’hui, un 40 pieds Paris Nord se vend entre 530 et 580 euros. Vider un conteneur nécessite une journée entière pour moins de 600 euros de chiffre d’affaires, ce n’est pas suffisant, même si votre matériel est payé.
Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3086 du 22 octobre 2021.