« On voit, sur le salon, que la décarbonation est en route, a commencé Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la métropole de Lyon en charge de la logistique et du transport de marchandises en ville. En plus de la décarbonation, une organisation de la logistique s’impose et nous construisons actuellement un schéma logistique pour la métropole. 96 % de ce qui y est consommé vient de plus de 400 kilomètres. L’enjeu est donc de réorganiser la logistique pour qu’elle soit résiliente à toutes les crises à venir. Et la ZFE nous oblige à trouver des solutions, en concertation avec la filière transport et logistique ». L’élu a rappelé le principe des zones à faible émission et la situation de Lyon, qui doit agir sur son niveau de pollution. « Paris et Lyon doivent aller jusqu’à l’interdiction de Crit’Air 2 pour atteindre les objectifs de l’Union Européenne », a-t-il insisté. Les interlocuteurs ont rappelé, à tour de rôle, les principales difficultés liées à la mise en place des ZFE, notamment le manque d’harmonisation des règles (sur les interdictions des véhicules, les horaires de livraison…) et les principaux défis concernant la décarbonation. « Pour les transporteurs, le choix d’une énergie requiert une importante organisation, de même que la question de l’avitaillement. Par exemple, les bornes électriques peuvent être complexes et coûteuses à installer », a indiqué Christophe Schmitt, président de la commission logistique urbaine de l’Union TLF.
« Pas un mais plusieurs chemins vers la décarbonation »
Les constructeurs présents (MAN Truck & Bus France, Renault Trucks, Scania, Iveco) ont rappelé leurs importants investissements. « Aujourd’hui nous avons six énergies, probablement sept demain. Les véhicules évoluent vite, le coût des énergies également, les aides changent d’un pays à l’autre, les règles des ZFE s’assouplissent… Il n’y a pas un seul mais plusieurs chemins », a indiqué Clément Chandon, responsable produit, homologation et réglementation d’Iveco France. Plusieurs intervenants ont souligné que les changements récents concernant la ZFE ont pu donner du mou aux parties prenantes de la transition et leur permettre de se recentrer sur l’objectif à atteindre. « L’UE nous pousse à trouver des solutions pour respecter l’objectif de décarbonation, la mutation s’accélère à travers les évolutions réglementaires », a pointé Jean-Yves Kerbat, DG de MAN Truck & Bus France.
Les discussions ont également porté sur les choix des énergies. Jean-Charles Kohlhaas a exprimé son inquiétude concernant la position de l’Europe sur le bioGNV, alors que la Métropole de Lyon a investi en ce sens. Christophe Schmitt a pointé : « Malgré l’éternel débat sur le tout électrique ou non, le point essentiel c’est que l’on voit que la décarbonation est l’affaire de tous. Je crois que le plus important est de décarboner, d’atteindre les objectifs, de faire attention à la santé de nos enfants. Toutes les énergies qui nous le permettent sont bonnes à prendre. »