Réunissant d’ores et déjà 30 membres et 12 partenaires, la Coalition Rétrofit H2 s’est organisée autour de cinq groupes de travail: financement, réglementation, communication, écosystème et technique. S’y côtoient des chargeurs, des transporteurs, des constructeurs, des équipementiers, des rétrofiteurs, des logisticiens, des administrations publiques, des partenaires financiers ou encore des producteurs et distributeurs d’hydrogène. Parmi les transporteurs et logisticiens figurent notamment Bert & You, Coquelle, DB Schenker, FM Logistic. Outre l’industrialisation du rétrofit des poids lourds, elle entend aussi permettre à ses membres de développer des accords commerciaux, mutualiser des achats ou encore déployer un réseau de rétrofit au sein des territoires. Pour cela, elle compte tisser des liens avec les régions. « Le rôle des institutions régionales est primordial pour mettre en place des projets-pilotes autour de transporteurs et de chargeurs », avance Leslie Rivat, déléguée générale adjointe de la Coalition Rétrofit H2. Insistant sur la nécessité d’adopter une vision territoriale, Olivier Marchegay, vice-président de la coalition mais également directeur général associé de REV Mobilities, a pointé la question indispensable à se poser au moment d’envisager un rétrofit hydrogène: Quels sont l’usage et le besoin ? Il a souligné que la coalition appuie sa démarche d’abord sur un questionnement avant d’envisager une solution. « Quels sont les objectifs de la stratégie RSE groupe? Quelle autonomie, quels équipements et quel type de tournée sont concernés? Quelle part du TCO semble répercutable aux clients? Y a-t-il d’autres transporteurs ou chargeurs prêts à développer un projet de mobilité H2 au sein du territoire? Les solutions de financement privées et publiques sont-elles connues? Voici typiquement quelques-unes des questions qu’il s’agit de poser dès lors que l’on souhaite envisager le rétrofit hydrogène », a-t-il détaillé.
Un appel aux chargeurs
François-Régis Letourneau, membre du conseil d’administration de la coalition mais également président d’Alice (Alliance for Logistics Innovation through Collaboration in Europe) a relevé l’importance de l’implication des chargeurs: « Le niveau actuel de décarbonation du transport routier n’est pas suffisant. Si l’ensemble des chargeurs ou des transporteurs et logisticiens attendent que l’offre de véhicules neufs hydrogène se développe, il risque d’y avoir des surprises. Les chargeurs, qui jouent un rôle moteur auprès des seconds, sont en mesure de faciliter le lancement de projets de rétrofit. Ils ont vocation à nous rejoindre. Le rétrofit hydrogène peut représenter une solution parallèle durant les vingt prochaines années ».
Une contribution au mix énergétique
Parmi les rétrofiteurs, REV Mobilities prépare un Mercedes Atego. « Le porteur, notamment celui qui intervient en milieu urbain, est le segment le plus approprié pour un rétrofit hydrogène », avance le directeur général associé de REV Mobilities. Le Mercedes Atego doit cependant encore être homologué, ce qui requiert quelques adaptations au niveau de la cabine. « À partir du moment où un marché sera identifié, un délai de six mois de développement et de six autres d’homologation sera nécessaire », explique Olivier Marchegay. Ce dernier insiste lui aussi sur la contribution du rétrofit hydrogène au mix énergétique: « Rétrofiteurs et constructeurs ne sont pas concurrents. Ceux-ci ont rapidement compris l’intérêt du rétrofit pour des transporteurs qui ne trouvent pas d’offre adéquate ou n’ont pas les moyens d’investir dans des véhicules neufs et font pour autant ainsi un premier pas vers l’hydrogène à savoir conserver des relations avec leurs clients ».