Comment s’orienter parmi la diversité des motorisations et énergies qui, dès 2030, remplaceront le seul gazole ? C’est l’un des enjeux majeurs de l'étude E4T réalisée par l’Ifpen pour l’Ademe. « Une multitude de paramètres nous ont permis de comparer finement les solutions et d’estimer 40 scénarii de composition du parc français, et de son impact CO2, jusqu’en 2050, note Joris Melgar, chef de projet à l’Ifpen, lors de la conférence du Cara. Nous mettons à disposition des décideurs des tableaux de bord interactifs pour comparer les émissions de différentes solutions de propulsion des véhicules ».
Mix énergétique
Participant, pour sa part, à la feuille de route du gouvernement pour la décarbonation du transport, Hélène Quévremont, directrice des affaires techniques à l’environnement et à l’innovation à l’OTRE, rappelle que ses membres n’ont « pas seulement travaillé sur les motorisations, mais aussi sur tous les autres potentiels de réduction des gaz à effet de serre, tels que l'optimisation des flux, la massification, le report modal vers le ferroviaire, le fluvial ou la cyclologistique ».
La directrice ajoute que « ces travaux ont montré que d’ici à 2040, tous ces champs représentent un potentiel de décarbonation équivalent au verdissement des flottes. Il n’empêche, il nous faudra bien nous appuyer sur un mix énergétique - électrique, biogaz et biocarburant…- pour faire évoluer les véhicules. L'électrique enregistrera peut-être 500 immatriculations cette année, mais il y a encore des freins à lever, tels que le prix ou la distribution ».
Logistique urbaine
Pour que cela fonctionne, en tous les cas, selon Hélène Quévremont, « il va falloir plus d’aides. Nous avons estimé les besoins de financement de la transition à 53 milliards d’euros, à la fois pour aider à changer les véhicules et les réseaux d’avitaillement à l’horizon 2040. Cet investissement ne peut reposer uniquement sur les transporteurs. C’est presque un modèle économique à réinventer ».
Idem dans les villes. Parmi les solutions à inventer, Guillaume Curnier, directeur général de Lyon Parc Auto, a présenté à Solutrans l’Hôtel de logistique urbaine (HLU) qui a ouvert l’été dernier dans le port de Lyon, en limite de zone à faibles émissions (ZFE). « Nous avions déjà plusieurs petites surfaces logistiques dans l’hypercentre, rappelle-t-il. Avec le HLU, nous ouvrons une plateforme de 30 000 m2 qui offre un maillon supplémentaire pour optimiser la rupture de charge dans la gestion des livraisons urbaines. Avec aussi, sur le port, une distribution des différentes énergies : hydrogène, GNV, électricité ».