Quelles sont les données que vous collectez et comment les collectez-vous ?
Nous créons un maillage de collecte de données en amont des jumeaux numériques urbains comme ceux de Neovya. En accord avec la préfecture, nous traitons dans les Centres de supervision urbaine (CSU) les images des caméras de vidéoprotection grâce à notre partenaire Cliris Group. Nous catégorisons ainsi les types de véhicule (semi-remorque, porteurs, VUL, VP, vélos-cargos...) qui circulent sur le territoire de la collectivité. Mais il y a bien d’autres sources comme, par exemple, les boucles de comptage.
Lisez-vous les plaques d’immatriculation des véhicules ?
Oui et notre système a été validé par la Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL) car il ne s’agit que de comprendre comment les infrastructures urbaines sont utilisées par les véhicules. Pas par les personnes qui sont dedans. Les données minéralogiques font l’objet d’un hachage cryptographique et sont détruites au bout de 24 heures pour nous conformer aux exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD).
Avec quelles villes travaillez-vous ?
En Île-de-France, avec Asnières-sur-Seine (92), Houdan (78), Montrouge (92), Saint-Cyr-l’Ecole (78), les Mureaux (78) et Meulan-en-Yvelines. Avec Saint-Cyr, nous avons travaillé avec Neovya pour simuler des décisions potentielles comme piétonniser un centre ville, changer les voies de circulation d’une rue ou ajouter une voie bus...
Que faites-vous plus précisément avec les acteurs de la logistique urbaine ?
Nous travaillons avec une quinzaine de partenaires logistiques, chargeurs, acteurs de la grande distribution et transporteurs qui fournissent les données réelles de leurs livraisons. Grâce à ces données, nous pouvons dire à quelle heure est livré tel magasin, avec quel type de camions, quel type de livraison pour la grande distribution ou le e-commerce, quel est le type de marchandise (sec, froid ou surgelé).
Quels sont les impacts potentiels de ces études par jumeaux numériques ?
Nous avons analysé 500 000 livraisons en Île-de-France durant l’année 2022. Cette étude a démontré qu’en livrant seulement le mardi - plutôt que le lundi et le mardi -, on économiserait 40 % de km parcourus et 40 % de congestion ainsi que 40 % de CO2 et autres polluants. De même, sur une quinzaine de villes de Rouen Métropole, nous avons mis en évidence l’intérêt de mutualiser des transports, par exemple utiliser un seul camion pour livrer deux magasins dans la même rue. De prochaines études vont porter également l’approvisionnement par voie fluviale afin de désengorger la ville.
Où en êtes-vous de vos développements ?
Nous sommes en train de devenir un tiers de confiance pour les transporteurs, les chargeurs et les collectivités. Nous ne sommes plus dans l’expérimentation mais dans le réel. Nous espérons dupliquer notre modèle ailleurs en France et en Europe.
