Entre baisse d’activité et inflation, ce début d’année est plombé par la morosité. Ainsi, selon l’Union TLF, au compteur des transporteurs français, les tonnes-kilomètres du 3e trimestre 2023 s’inscrivent en recul de 2 % sur un an. Et l’enquête de la FNTR indique que la tendance semble ne pas s’être améliorée au dernier trimestre, avec une majorité des chefs d’entreprise qui ont constaté une baisse d’activité sur la période. En parallèle, des sujets en cours s’annoncent cruciaux pour le secteur (lire p. 12-15), comme la fin prévue du remboursement partiel de la TICPE, les difficultés à mieux rémunérer le transport ou encore les prochaines étapes des ZFE…
De quoi mettre le feu aux poudres ?
Au moment où nous bouclons ce numéro, des manifestations d’agriculteurs s’étendent dans plusieurs pays européens, dont la France. En Allemagne, le mouvement est sans précédent, avec des transporteurs qui ont rejoint les agriculteurs, pour protester contre l’augmentation des péages et de la tarification du CO2 pour leurs véhicules. En France, au 29 janvier, seule une poignée de transporteurs a rejoint le mouvement des agriculteurs, sous la bannière « groupement de routiers français ». À la même date, les fédérations ne se sont pas prononcées sur le sujet. Si plusieurs revendications du monde agricole trouvent un écho dans le secteur (réglementations environnementales, rapports déséquilibrés avec les donneurs d’ordre, entre autres), les spécificités diffèrent. Et, il y a peu encore, le dialogue restait engagé avec l’ancien ministre des Transports sur pléthores de sujets, avec quelques avancées, par exemple le retrait d’un début de rabais du remboursement partiel de la TICPE à partir de 2024. Mais le départ de celui-ci et la longue attente pour la nomination – probable – de son successeur risquent de mettre un sérieux coup de frein aux nombreux dossiers.
Toutefois, si le mouvement ne s’étend (pour l’instant) pas aux transporteurs dans l’Hexagone, le secteur se trouve en revanche fortement impacté par le mouvement agricole, avec de nombreuses actions (blocages, marchandises déversées de force sur les routes…) qui mettent en péril leur activité déjà bien fragilisée…