Recherche et l’innovation : les transporteurs restent encore timides

Si les constructeurs automobiles comptent parmi les plus grands investisseurs dans la recherche et le développement (R&D) et l’innovation, les transporteurs restent encore timides en la matière. Mais cela change. De nombreuses entreprises pratiquent une "innovation du quotidien", sur le terrain. Certaines systématisent la démarche en désignant un responsable ou un service interne. D’autres, encore, entretiennent un partenariat au long cours avec un constructeur pour mettre au point et tester de nouveaux matériels, s’investissent dans des groupes professionnels "prospectifs", voire s’associent entre confrères avec des chercheurs… Les enjeux, environnementaux et numériques notamment, incitent à l’action.

Les constructeurs automobiles et équipementiers, tous types de véhicules confondus, sont les premiers investisseurs dans la R&D, lui consacrant 57,4 milliards d’euros en 2017 en Europe, soit 28 % du total des investissements, loin devant la pharmacie (19 %). Dans le même contexte de transition climatique, de révolution numérique, comment les transporteurs abordent-ils, eux, l’innovation et la recherche ?

Anticiper les contraintes

Quelques-uns s’y mettent, mais une grande majorité résiste à certaines innovations. Malgré la loi qui autorise la e-CMR (lettre de voiture électronique) depuis 1999, "99 % des échanges en Europe s’effectuent sur le papier", selon Thierry Grumiaux, expert de GS1. Côté carburant, "les véhicules hors diesel représentent moins de 3 % des immatriculations en France, remarque Clément Chandon, directeur du développement des énergies alternatives chez Iveco France. Il n’est pas évident pour les transporteurs de se lancer dans des innovations alors qu’ils jonglent entre règlements et concurrence. Mais d’autres contraintes s’annoncent, dans les grandes villes. À Paris, un consensus prévoit qu’il n’y aura plus de diesel en 2024. Ceux qui n’auront pas encore testé d’autres solutions, devront passer à de nouvelles énergies sans le recul de l’expérimentation". 

Même approche pour Denis Bertin, directeur général opération et développement des Transports Perrenot, dont 10 % des 5 000 véhicules, roulent au GNV (en Iveco) : "L’innovation permet d’anticiper les nouvelles règles avec la baisse imposée des émissions de CO2 dans les zones franches urbaines de Lyon ou Paris". 

Une question d’ADN ?

À Strasbourg aussi, rappelle Angélique Vogler, des transports éponymes – 8 poids lourds en 44 tonnes –, il faut se préparer au passage en zone à faibles émissions de l’Eurométropole : "Notre profession est en pleine mutation, estime-t-elle. L’écologie ou les nouvelles technologies peuvent mettre en péril une entreprise qui ne les prendrait pas en considération". Mais, complète la dirigeante qui a obtenu le label Objectif CO2 en 2016, "si nous travaillons dans le détail les performances de nos véhicules, c’est avant tout parce que le “vert”, comme la sécurité, est inscrit dans nos gènes".

Une question d’ADN ? Innover s’impose "au cœur du business" de Redspher (650 salariés, ex-Flash Europe International), renchérit Quentin de Madre, directeur de la communication du groupe de logistique et transport à la demande, qui possède une petite flotte, opère beaucoup, à l’origine, dans la commission de transport et évolue vers un fonctionnement exclusif en plateforme. "Cette perspective nous oblige à traiter les données toujours plus vite, intuitivement, pour nous recentrer sur la relation client", ajoute-t-il.

> Lire l'intégralité de Grand Angle R&D et innovation dans L'Officiel des transporteurs n° 3008 du 14 février 2020

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