Onze gestionnaires d’infrastructures gazières pour une "dorsale hydrogène" européenne

Ces onze partenaires indiquent être en mesure de proposer un début de réseau hydrogène dès le milieu de la décennie, pour atteindre d’ici 2030 un premier ensemble totalisant 6 800 km reliant les différentes vallées européennes de l’hydrogène. 

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Onze gestionnaires d’infrastructures gazières en Europe proposent de construire un réseau de distribution dédié à l’hydrogène afin d’éviter de créer des centaines d’unités de production. Une solution contraire au plan de développement de l’hydrogène local avancé par le gouvernement.

Avec son plan hydrogène détaillé le 8 septembre 2020, la France mise sur ce vecteur énergétique pour en faire "l’énergie d’avenir de la France".  Ce plan à 7,2 milliards d'euros d'ici à 2030 (dont 2 milliards d’ici deux ans) doit permettre de développer une production d'hydrogène "vert" destiné notamment à la mobilité lourde (camions, bus, train, voire avion). Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a indiqué que 1,5 milliard d'euros serait dédié au développement de projets industriels, et notamment à la production d'électrolyseurs en France, qui permettront d’obtenir de l’hydrogène avec de l’électricité d’origine renouvelable, pour une capacité de 6,5 gigawatts. Il s’agit de bâtir un réseau d’unités de production locale, non délocalisable, susceptible de générer entre 50 000 et 150 000 emplois directs et indirects.

Près de 7 000 km de tubes en 2030

Plutôt que de bâtir des centaines de petites unités de production disséminées à travers l’Europe, onze gestionnaires d’infrastructures gazières en Europe ont proposé le 20 juillet dernier de créer un réseau de canalisation dédié à l’hydrogène, permettant de créer une "dorsale" européenne. Selon ses concepteurs, il s’agit de produire de l’hydrogène bas carbone et renouvelable "là où il sera peu cher et le ramener vers les grands centres de consommation". Ces onze partenaires (Enagás, Energinet, Fluxys Belgium, Gasunie, GRTgaz, Net4Gas, OGE, ONTRAS, Snam, Swedegas et Teréga) indiquent être en mesure de proposer un début de réseau hydrogène dès le milieu de la décennie, pour atteindre d’ici 2030 un premier ensemble totalisant 6 800 km reliant les différentes vallées européennes de l’hydrogène (Hydrogen Valleys). 

Pas du goût de la ministre déléguée à l'industrie

En 2040, ce réseau hydrogène pourrait ensuite couvrir 23 000 km, constitué à 75 % de canalisations existantes de gaz naturel converties et complété par 25 % de nouvelles canalisations hydrogène. "À terme, deux réseaux de transport de gaz parallèles et complémentaires coexisteront et participeront à la neutralité climatique : un réseau dédié à l’hydrogène et un réseau dédié au (bio)méthane", indiquent ces partenaires. Le coût de création de ce réseau est estimé entre 27 et 64 milliards d’euros, jugé "bien inférieur à celui d’un réseau entièrement neuf". Voilà qui ne plaira pas à la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, qui déclarait le 31 août à BFM Business que "l'enjeu n'est pas de s'équiper en infrastructures d'hydrogène, parce que si on va dans cette direction, on achèterait des solutions étrangères [et qu’on] répondrait au défi climatique mais pas au défi industriel". Entre solutions nationales ou transnationales, l’Europe devra trancher.

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