L ’Ifpen a présenté le panorama annuel de ses activités le 9 mars à Lyon. Un tour d’horizon qui révèle qu’à l’objectif de décarbonation s’ajoute désormais celui de la durabilité des solutions mises en œuvre."Nous gardons notre objectif de lutte contre le réchauffement climatique mais en intégrant de nouveaux sujets qui montent en puissance", explique Pierre-Franck Chevet, président de l'Ifpen.
Une économie circulaire nécessaire
Parmi ceux-ci, l’économie circulaire nécessaire pour faire face au manque de ressources et de matériaux. Le prix des métaux critiques a en effet flambé en 2022 (dont celui du lithium, qui a triplé), alors que les besoins devraient quadrupler d’ici à 2040 au regard des objectifs climatiques.
Cet "élargissement du scope" se traduit dans la diversité des axes de recherches simultanés. Une nécessité si l’on en croit l’Agence internationale de l’énergie, qui estime que la sobriété et l’efficacité énergétiques (notamment des transports) contribueront à hauteur de 25 % à l’atteinte de la neutralité carbone, les énergies renouvelables (dont les biocarburants) pour un autre quart, les technologies de captage et stockage ou valorisation du carbone pour 15 %, l’électrification (notamment des véhicules) à 12 % et l’utilisation de l’hydrogène à 7 %.
Une première industrielle en France
Parmi les différents axes, "des solutions qui étaient investiguées depuis dix à quinze ans, voire plus, arrivent aujourd’hui à maturité", annonce Pierre-Franck Chevet. C’est le cas des biocarburants, pour lesquels l’Ifpen annonce une première industrielle en France, dans le cadre du projet Futurol.
Conduit avec Axens, celui-ci vise à produire du bioéthanol avancé à partir de déchets forestiers. "Un partenariat avec un industriel devrait être signé avant la fin de l’année", annonce Éric Heintzé, directeur de l’Ifpen-Lyon. Une première licence avait été signée, en 2022, avec le croate INA pour une production, dans sa bioraffinerie de Sisak, de 700 Ml/an de bioéthanol.