Comme les Mercedes Econic, Renault D Access (alias Dennis Eagle Elite 6), Scania série L ou Volvo FE LEC, le nouvel Irizar ieTruck se singularise par sa cabine surbaissée. La cabine de l’ieTruck permet de s’y déplacer debout. Ceci est d’ailleurs indispensable car aucune porte n’est montée côté gauche et cela, à la demande du client qui a sollicité les prototypes. L’un d’eux sera carrossé en BOM à déversement arrière alors que l’autre le sera en BOM à déversement latéral. En configuration 6x2, la charge totale (carrosserie et charge utile) du véhicule atteindrait 18 t.
Une longueur d'avance en matière de propulsion
Le bus urbain ayant une longueur d’avance sur le camion en matière de propulsion électrique, il est naturel que les camions reprennent ce qui a été initialement développé pour les bus. Ceci est commun à MAN, PVI ou Volvo-Renault, entre autres. Sans surprise, Irizar annonce que l’ieTruck partage son moteur électrique et ses auxiliaires avec les bus électriques de la marque. Sa motorisation se fonderait donc sur un moteur synchone Alconza de 235 kW et 2 300 Nm. Il est alimenté par des batteries lithium-ion de 120 kWh rechargeables par prise ou par pantographe. Ce dernier n’est pas monté sur le prototype, mais celui-ci dispose en revanche d’un prolongateur d’autonomie fonctionnant au méthane. Ce groupe électrogène utilise en effet un moteur FPT Cursor 8 Natural Power.
Le prototype devrait être exploité à Madrid. Le centre de traitement des déchets de Valdemingomez se trouve à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. Il dispose d’une unité de méthanisation qui permettrait au véhicule de rouler avec du biométhane. Quant à l’éloignement du site de traitement par rapport au centre urbain, il justifierait le prolongateur d’autonomie.
Une capacité de mille véhicules par an
Irizar a investi 75 M€ dans sa nouvelle usine e-Mobility, achevée l’été dernier à Aduna (Guipúzcoa) et inaugurée le 11 mai. C’est lors de cette inauguration que l’ieTruck a fait sa première apparition publique. Irizar annonce une capacité de mille véhicules par an pour ce nouveau site où les bus électriques devront peut-être faire un peu de place pour accueillir les camions.
Irizar est connu en tant que constructeur et carrossier d’autocars. Depuis cinq ans, il s’ouvre au marché de l’autobus et cela, uniquement avec des véhicules électriques pour lesquels il fournit des systèmes complets incluant les systèmes de charge et l’informatique d’exploitation.
Les contraintes d’exploitation et la nature des marchés pour les bus et les BOM (bennes à ordures ménagères) sont similaires. Il est donc pertinent pour Irizar de décliner sa technique bus au profit de BOM électriques. A cette occasion, le constructeur et carrossier devra apprendre à intégrer les carrosseries BOM fournies par d’autres que lui. Irizar n’a en effet pas annoncé sa volonté de se lancer dans les compacteurs d’ordures et les basculeurs de bacs.
