« Il s’agit d’un sujet fort, dans le contexte de la transition énergétique, de la transition écologique des fleuves et de la disparition prévue des véhicules roulant au gazole dans Paris, souligne Olivier Jamey, président de la Communauté portuaire de Paris. Le fleuve est censé être le meilleur vecteur du transport respectueux de l’environnement, mais la transition énergétique présente de nombreuses difficultés pour chaque armateur individuellement ».
La conception des bateaux fluviaux n’est en effet pas industrialisée, comme cela peut être le cas dans les autres modes de transport : chaque bateau est un projet unique ou presque, ce qui rend difficile l’accès aux dernières technologies. Pourtant, en ce qui concerne la motorisation électrique, les choses semblent plus faciles puisque la marinisation des moteurs, par exemple, n’a pas lieu d’être. En électrique, le moteur peut même être considéré comme un élément accessoire, selon Olivier Jamey, qui souligne, en revanche, que « le cadre réglementaire, prévu pour un maximum de sécurité avec l’utilisation de moteurs thermiques, doit être adapté aux bateaux électriques. La question de l’approvisionnement en électricité doit aussi être résolue, ce qui ne peut se faire que dans une approche collective ».
Il s’agit, pour la Communauté urbaine de Paris, d’anticiper le sujet en associant à la réflexion des armateurs toutes les parties prenantes, État et collectivités locales en tête. L’objectif de l’étude est de définir des scénarios techniques, par type de bateau et par usage, ainsi que les modèles économiques qui rendent possible le passage à l’électricité. Pour réaliser cette étude, dont le coût total va avoisiner la centaine de milliers d’euros, des subventions de l’État et de l’Île-de-France ont été obtenues, dans le cadre du contrat de projet État-région.
Les premiers travaux des groupes de travail de la Communauté portuaire ont porté sur le recensement de la flotte et l’analyse des différents usages de bateaux. Des prestataires qui assisteront la Communauté vont aussi être choisis cet hiver. Les premiers résultats sont attendus avant l’été.