« 2023, c’est la première année complète d’exploitation depuis 2019, après les stop and go de 2020 à 2022 avec la pandémie. C’est positif et motivant, rappelle Nathalie Feferberg, directrice de la compagnie Les Bateaux Bordelais. La saison s’est bien passée jusqu’à présent, nos résultats sont aux niveaux escomptés » sur les trois bateaux qui composent la flotte.
Une bonne saison. Pour cette compagnie, juin et septembre sont les deux mois les plus importants pour les individuels, les groupes, l’évènementiel. Dans la suite de juin qui a été bon, « il y a eu beaucoup de monde à Bordeaux » en juillet et août. Les touristes européens sont revenus, les Américains aussi, moins les Asiatiques. La météo a été propice même si mitigée. Le début septembre est dynamique avec des groupes et de l’évènementiel et les supporters de la coupe du monde de rugby peuvent choisir de faire un tour en bateau l'après-midi avant les matchs dont certains ont lieu à Bordeaux.
Les BAT3 sont bien fréquentés avec une utilisation touristique en plus de sa vocation de transport public. Les BAT3 (se prononce BAT CUBE) permettent aux Bordelais d'aller d'une rive à l'autre avec leur carte d'abonnement des transports de Bordeaux Métropole ou un ticket. La compagnie gère le service dans le cadre d’une délégation de service public.
« Décarbonation » des bateaux. Le Sirius, le bateau-restaurant « tout électrique » a eu du succès dès son entrée en service en décembre 2022, après avoir été construit en France dans un chantier du Jura. Il est doté d’une propulsion avec deux moteurs électriques pour les temps de navigation, d’un raccordement pour un branchement au réseau électrique pour les périodes à quai. Il dispose de deux panneaux solaires sur le toit pour une alimentation de la timonerie, des instruments de navigation et de l’éclairage de sécurité. Il accueille des évènements pour les entreprises et les particuliers jusqu’à 80 personnes et effectue des promenades.
Un autre bateau de la compagnie, le Sicambre a été doté de panneaux solaires et est aussi équipé de génératrices depuis février 2022, ce qui permet une économie de 50000 litres de fuel par an.
Responsabilité sociale et environnementale. Le « verdissement » des bateaux s’inscrit dans « une dimension éco-responsable » plus vaste, souligne Nathalie Feferberg qui cite la gestion des déchets, l’utilisation de produits ménagers respectueux de l’environnement, le sourcing de produits locaux pour la restauration, l’incitation à l’utilisation du vélo et des transports en commun par les salariés. La compagnie est aussi adhérente de l’association « Acteurs du tourisme durable ».
Qualification des équipages. La navigation sur la Garonne entraîne des contraintes (marées, courants, passage du Pont de Pierre...) et nécessite une formation pointue des navigants, indique la responsable qui déplore les nouvelles conditions pour la qualification des équipages avec la directive européenne (2017/2397 du 12 décembre 2017) entrée en vigueur le 14 mai 2022 en France. Les conditions d’accès à la profession pour les pilotes ont été rallongées notamment en ce qui concerne le nombre de jours exigé pour obtenir le diplôme.
« Les nouvelles dispositions, avec plus de 500 jours nécessaires pour devenir pilote, sont très lourdes pour nous. Surtout pour les BAT3 dont le nombre va doubler d’ici 2026 passant de 3 à 6 et le personnel également pour atteindre 25 salariés ».
Elle estime que le passage entre les filières maritimes et fluviale pourrait être facilité afin de permettre au personnel formé dans l’une de rejoindre l’autre.