Les plateformes de Seine-Nord Europe sous l’œil de l’Alliance Seine Escaut

A gauche, Jean-François Dalaise, vice-président et secrétaire général de l’association Alliance Seine-Escaut, avec Franck Grimonprez, président du groupe Log’s et président du cercle économique. 

Crédit photo Etienne Berrier

La création de plateformes le long de Seine-Nord Europe est indissociable de la construction du canal, mais la question de leur dimension et de leur embranchement ferré se pose. Dans la vallée de la Seine aussi, Haropa Port prévoit de développer des sites portuaires pour rééquilibrer, grâce au fluvial, l’activité logistique vers l’Ouest de la région parisienne.

L’Alliance Seine-Escaut a succédé il y a deux ans à l’association Seine-Nord Europe pour réunir plus largement, du Havre à Gand, tous les acteurs publics ou privés intéressés par la future liaison fluviale à grand gabarit.

Elle a créé en son sein un « Cercle économique », dont l’ambition est de mettre en avant les attentes des acteurs économiques vis-à-vis de ce projet et les avantages économiques de Seine-Escaut.

Ce cercle a tenu le 20 juin 2023 à Paris une « rencontre » consacrée aux « conditions du succès économique de la liaison Seine-Escaut au débouché sud du canal Seine-Nord Europe ». Soit, en gros, la vallée de la Seine.

Créer un écosystème

Le premier intervenant, Juan Manuel Suarez, PDG de Paris Terminal et Terminaux de Seine, insiste sur l’importance du fluvial pour faire du lien entre les différents ports européens. Pour lui, il est important de réaliser le travail d’anticipation de Seine-Nord Europe avant que le canal ne soit construit : « Dans la tech, on crée un écosystème avant de créer une plateforme. De même, nous devons déjà travailler avec les ports du Nord pour voir quels sont les besoins des uns et des autres et comment améliorer les collaborations ».

L’exploitant des terminaux fluviaux à conteneurs d’Île-de-France, dont les trafics ont connu « le meilleur mois de mai de son histoire récente », n’envisage pas, pour l’instant, la création de nouveaux terminaux le long de Seine-Nord.

Interrogé à ce sujet par Franck Grimonprez, président du groupe Log’s et président du cercle économique, Juan Manuel Suarez déclare : « A Longueil-Sainte-Marie, on a un port à conteneur dont la création a été anticipée. Il est raisonnable aujourd’hui de continuer à développer les plateformes qui existent avant de construire de nouveaux sites ».

Aménager la Seine aval

Autre intervenant, Stéphane Raison, directeur général de Haropa Port, a tenu a rappelé sa foi dans « le rôle des infrastructures dans le développement de l’industrie », ce qui nécessite la « mise en réseau de plateformes qui s’inscrivent dans un même corridor ».

Des plateformes sont donc à développer dans la vallée de la Seine, et en particulier à l’Ouest de Paris, selon le directeur général de Haropa Port :

  • « Tous les espaces qui ont un intérêt portuaire doivent être aménagés : Porcheville, où les quais existants sont disponibles depuis l’arrêt de la centrale électrique, Flin où le site Renault [qui fait l’objet d’un plan de reconversion] bénéficie d’un accès tri-modal, mais aussi Gargenville et Achères.
  • Tous ces sites sont à l’étude pour voir ce qu’on peut faire en fonction de l’infrastructure existante. Cela permettra de rééquilibrer la logistique vers l’Ouest de Paris et de prendre un temps d’avance pour Seine-Nord Europe ».

Stéphane Raison ne se prononce pas clairement, en revanche, sur la relance du projet de terminal à conteneurs à Achères, qui avait été envisagé en son temps par le Port autonome de Paris.

Qu’en est-il des plateformes le long du canal ?

Le long du futur canal, quatre plateformes multimodales sont prévues pour un total de 320 ha.

« Ces plateformes sont-elles assez grandes ? Faut-il toutes les équiper en ferroviaire ? » s’interroge Franck Grimonprez.

  • Philippe Marini, président de l’Alliance Seine-Escaut, plaide pour la tri-modalité à Longueil-Sainte-Marie.
  • André Salomé, président de la communauté de communes du Pays Neslois estime que leur taille « convient pour démarrer, mais il faut une vision à 20 ans. La plateforme idéale, c’est celle qui a des capacités d’extension. C’est pourquoi il serait bien de ne pas rendre dès 2030 toutes les terres disponibles le long du canal, mais de conserver celles qui présentent un intérêt à long terme. Sinon, dans quelques années, il faudra à nouveau lancer des procédures pour obtenir d’agrandir les plateformes ».
  • Pour Stéphane Raison, toutes les plateformes n’ont pas nécessairement vocation à être tri-modales : « La bimodalité est intéressante, le canal Albert en offre des exemples. Davantage que la taille des plateformes, ce qui est intéressant, c’est d’y installer des entreprises qui travaillent ensemble et qui trouvent sur place ce dont elles ont besoin, qu’il s’agisse du fer, de l’eau, de pipelines ou d’alimentation électrique. Pour réindustrialiser, le sujet, c’est surtout l’anticipation et l’accélération des procédures administratives. Si le terrain n’est pas aménagé, l’industriel ira s’installer ailleurs ».

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