L’EBU a publié son rapport annuel

L’European barge union (EBU) a publié son rapport annuel qui revient sur les conséquences de la guerre en Ukraine pour les activités de transport fluvial de fret et de passagers ainsi que sur les grands sujets européens concernant le mode.
L’European barge union (EBU ou UENF, en français, pour Union européenne pour la navigation fluviale) a publié son rapport annuel début septembre et indique dès la première page : « Début 2022, une guerre aux frontières de l'Union européenne a radicalement changé le paysage géopolitique». Comme conséquences de ce conflit pour la navigation intérieure européenne côté fret, l’EBU souligne, entre autres, « l’engagement » des transporteurs fluviaux à « réacheminer les céréales et autres produits essentiels et matières premières de l'Ukraine via les voies navigables intérieures afin d'atténuer une crise alimentaire et économique mondiale ». Le rapport détaille plus longuement les difficultés créées par la guerre en Ukraine pour le transport de passagers et les croisières fluviales : « Après deux saisons perdues à cause du Covid, la seconde moitié de 2021 et le début de 2022 montraient une reprise. (…). Les perspectives étaient positives, avec une activité touristique en hausse, un nombre prometteur de réservations dans le secteur des croisières fluviales et un sentiment de marché globalement plus positif. Mais le déclenchement de la guerre en Ukraine a de nouveau ralenti ce processus de redressement. Le segment des croisières fluviales, en particulier, a vu les effets de la guerre sur son activité : annulations des clients du marché américain, de voyages dans les régions du bas Danube, hésitation des touristes à la réservation en général ». Selon le rapport de l’EBU, « les bateaux de croisière fluviale naviguent actuellement à environ 70 % de leur capacité contre plus de 90 % en 2019. Dans l'ensemble, le secteur est toujours très vulnérable et doit encore rembourser d'énormes prêts Covid ». La flotte européenne de croisières fluviales est principalement concentrée sur les voies navigables d'Europe centrale (près de 75 % de la flotte européenne totale de croisières fluviales). En 2021, le nombre de bateaux de croisière fluviale en Europe était de 405, totalisant 59 750 lits (contre 397 bateaux actifs en 2020 avec 57 940 lits). La flotte active de croisières fluviales en Europe représente plus de 40 % de la flotte active mondiale de croisières fluviales.

Engagement dans le « verdissement » des flottes

Le rapport de l’EBU (disponible en ligne) revient également sur les grands sujets concernant le fluvial au niveau européen et les actions de l’association pour accomplir sa mission qui est de faire entendre la voix du secteur auprès des différentes institutions à Bruxelles et d’influencer pour une meilleure connaissance et prise en compte de ses spécificités et besoins. « Après la reprise après la crise du Covid en 2020 et 2021, le secteur est mis au défi de faire face à des politiques importantes au niveau de l'UE. En juillet 2021, le paquet « Fit for 55 » a suivi la stratégie de mobilité durable et intelligente, qui avait été publiée plus tôt sur la base du Green Deal. Toutes les recommandations politiques et les propositions législatives ultérieures visent à réduire les gaz à effet de serre et les émissions atmosphériques afin d'atteindre les objectifs de durabilité mondiaux et européens », relève le rapport. L’EBU rappelle que « la navigation intérieure est connue pour son bilan environnemental positif avec de faibles externalités » et affirme : « Elle vise à conserver cette image ». D’après le rapport, « les membres de l'EBU s'engagent » sur le chemin du développement durable, des transitions énergétique et écologique, par le « verdissement des flottes », la volonté d’utiliser des énergies alternatives au gazole. Toutefois, « cela nécessite une approche conjointe publique et privée pour accompagner financièrement le secteur dans sa transition vers une émission quasi nulle en 2050 ». D’autres part, tout ne relève pas totalement du secteur lui-même ni de ses entreprises, continue le rapport, notamment concernant les objectifs de report modal pour lequel des orientations politiques fortes sont nécessaires, y compris au niveau des Etats membres.

Non à la directive sur la taxation de l'énergie pour le fluvial

Parmi les autres grands sujets de l’agenda européen, la directive sur la taxation de l'énergie et ses conséquences sur le secteur de la navigation intérieure. Cette directive « prévoit une fiscalité des produits énergétiques qui doit à la fois préserver le marché intérieur et accompagner la transition verte en fixant les bonnes incitations », selon le rapport, qui ajoute : « La proposition compromettrait les objectifs politiques visés tels qu'énoncés dans le Green Deal, dans la stratégie de mobilité durable et intelligente et dans Naiades III ». Aussi, l’EBU « demande au Parlement européen et au Conseil d'exclure le transport par voie navigable intérieure de son champ d'application ». L’EBU explique sa revendication de la manière suivante : « La Commission entend encourager le recours de carburants renouvelables alternatifs et durables par des incitations fiscales et pénaliser l'utilisation des carburants fossiles à partir de 2023 en imposant des taxes. Cela impliquerait la disponibilité de suffisamment de carburants alternatifs durables, ce qui n'est pas encore le cas actuellement. Par conséquent, le calendrier d'élimination des combustibles fossiles doit être réaliste et doit aller de pair avec la disponibilité de solutions renouvelables alternatives suffisantes pour répondre à la demande de transport et leur large déploiement. La fiscalité du gazole ne rendra ni plus accessibles ni plus attractifs ces carburants alternatifs à ce stade. Elle ne consisterait qu'en une charge financière supplémentaire pour les entreprises du secteur fluvial qui n'auront pas accès à des sources d'énergie alternatives largement disponibles, tandis que des subventions ciblées pour ces alternatives pourraient contribuer de manière substantielle à l'adoption par le marché. Compte tenu des très faibles externalités de la navigation intérieure, la taxation des énergies fossiles à partir de 2023 imposerait des surcoûts élevés au secteur et pourrait conduire à un transfert modal inversé. Enfin, l'instauration d'une taxation des carburants serait contraire à l'acte de Mannheim et à son accord complémentaire de Strasbourg de 1952 sur le régime fiscal et douanier du gasoil consommé à bord en navigation sur le Rhin ».

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