Lors d’une visite au salon Riverdating le 1 décembre 2022, organisé au Havre, le maire de la ville et président de la métropole, Edouard Philippe, a pris la parole quelques minutes et s’est attardé sur le stand de Voies navigables de France (VNF).
Il a notamment évoqué le canal Seine-Nord Europe : « On a du mal à en parler au Havre. On a du mal à en faire la promotion. Il n’est pas une menace mais une interrogation sur ce nouvel axe qu’il crée, qui peut donner un avantage considérable aux ports belges au lieu des ports français. Au Havre, nous sommes soucieux de l’impact de la construction de ce canal sur la compétitivité et les activités portuaires. C’est une donnée qui va transformer largement votre secteur. Il ne faut pas se rater dans les coûts, les aménagements. Il ne faut pas se rater dans son lien avec les ports français et les zones françaises mis en concurrence par sa construction. Il faut faire en sorte que Seine-Nord une fois construit soit utile à tous. C’est un défi à relever ».
L’importance de raisonner par axe logistique
Ce responsable politique avait commencé son discours en soulignant « l’attachement du Havre avec le fleuve », le transport de marchandises, par sa situation géographique, par la réalité économique, par son port fondé par le roi François 1er pour « doter Paris d’un verrou sur la Seine contre les Anglais et donner à Paris un port pour des expéditions à long court ». Ce dernier rôle est toujours celui du Havre, « le port de Paris ».
Il a continué en rappelant que « beaucoup de marchandises peut passer par le fleuve » qui n’a toutefois « pas toujours été au cœur des investissements ni des objectifs et stratégies de développement portuaires ». Mais « tout cela est train de changer. Le plus grand investissement au Havre est celui de l’accès fluvial direct à Port 2000 pour que le développement du fluvial soit plus facile ». Rappelons que l’enquête publique sur cet accès a débuté le 1 décembre. L’objectif étant une mise en service en 2025 de cet ouvrage.
Il a également évoqué la nécessité d’une amélioration de la desserte ferroviaire comme celle du fluvial pour permettre de se distinguer dans le contexte de concurrence féroce entre les ports européens.
Il a relevé : « Il y a une augmentation du trafic sur le fleuve. Nous nous en réjouissons au Havre car cela signifie moins de poids lourds. Nous nous en réjouissons aussi car nous vivons sur l’axe Seine avec nos amis de Paris et de Rouen ». Ce qui lui a permis d’enchaîner sur la volonté des trois villes et de leurs maires de travailler ensemble pour favoriser le développement de la vallée de la Seine en utilisant le fleuve.
« Bon gré, mal gré, en France, le développement de grands axes logistiques et économiques a beaucoup à voir avec la voie d’eau », a ajouté Edouard Philippe, rappelant aussi le projet d’intégration sur l’axe Rhône-Saône de Marseille à Lyon, « sur le modèle de ce qui a été fait sur la Seine avec Haropa, ou non. Les Sudistes feront comme ils l’entendront. Mieux on réfléchit axe, mieux on développe l’activité économique ».