Bonnes perspectives pour les exportations françaises de céréales

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Dans un contexte de repli mondial de la production agricole liée aux conditions climatiques, la France pourrait tirer son épingle du jeu pour l’exportation de céréales, avec une bonne qualité du blé et une récolte dont la baisse a été limitée.

Après plusieurs campagnes excédentaires au niveau mondial, les conditions climatiques de 2018, notamment en Europe, ont abouti à des reculs de production des céréales. Avec 716,4 Mt, la récolte mondiale de blé a diminué de 5,5 % par rapport à 2017 atteignant son plus bas depuis 2013. La production a seulement été de 128,8 Mt pour l’Union européenne, soit une contraction de 10 %, les pays les plus touchés étant l’Allemagne et la Pologne, tandis que l’Espagne, avec une production en hausse, réduit ses besoins d’importation. La chute des récoltes atteint même 18 % pour la Russie. Fort logiquement, les prix des céréales ont augmenté par réaction à cette diminution des récoltes. « Nous assistons à un retournement haussier des prix depuis le début de l’été, mais aussi à beaucoup de volatilité dans un environnement économique et monétaire instable, note Rémi Haquin, président du conseil spécialisé pour les céréales de France Agrimer.

Un retournement haussier des prix depuis l'été dernier

Ce sont les prévisions de resserrement de l’offre de blé tendre, d’orge et de maïs qui expliquent cette envolée du prix des céréales, qui atteint 35 % pour l’orge, 25 % pour les blés en provenance d’Argentine, d’Australie ou de l’Union européenne, et 17 % pour ceux des pays riverains de la mer Noire. »

En France, la récolte 2018 n’a cependant pas été mauvaise : avec 34,5 Mt, la baisse de production n’est que de 5,5 % par rapport à 2017. Surtout, la qualité est au rendez-vous : taux de protéines et poids spécifiques sont bons en Île-de-France et en Normandie et très bons en Hauts de France et dans l’Est. Selon la grille de classement inter-céréales, très utilisée dans les cahiers des charges à l’export, 83 % de la récolte française de blé est classée dans les catégories supérieures et premium, et même 50 % dans la seule catégorie premium, contre 17 % en moyenne historique.

Les perspectives d’exportation sont donc plutôt bonnes pour les céréales françaises. Au 10 septembre 2018, 1,8 Mt de blé tendre a été embarquée dans les ports français pour exportation depuis le début de la campagne, dont 1,47 Mt à destination de l’Algérie. France Agrimer, par rapport à la campagne précédente, prévoit pour 2018-2019 une baisse des exportations à destination de l’Union européenne, pour cause de bonnes récoltes dans la péninsule ibérique, mais une augmentation des exportations à destination des pays tiers. L’Allemagne et les pays baltes seront en effet moins présents à l’export vers les pays clients de la France.

Pour l’heure, ce sont les exportations russes qui ont démarré en trombe, avec 10 Mt de blé tendre expédiées en deux mois, soit les deux tiers des prévisions totales d’exportation pour la campagne 2018-2019. « La Russie sera très présente à l’export jusqu’à fin 2019, mais avec une récolte de blé tendre de seulement 68 Mt, et 10 Mt de moins disponibles à l’exportation, cela laisse de la place en 2019 aux exportations européennes, notamment françaises », prévoit Rémi Haquin.

L’Allemagne et les pays baltes, qui avaient conquis en 2017-2018 des parts de marché en Afrique subsaharienne, seront aussi moins présents à l’export. Il y a donc des parts de marché à prendre, car la production française a moins souffert en volume que les autres pays de l’Union européenne, et la qualité répondra aux besoins de la majorité des utilisateurs. France Agrimer se montre donc optimiste pour cette campagne d’exportation : « En 2016-2017, nous avons perdu des parts de marché sur toutes les destination, faute de marchandise, rappelle Rémi Haquin. Nous avons cette année la qualité et la quantité pour récupérer nos débouchés traditionnels, notamment en Côte d’Ivoire et, surtout, en Algérie. Et peut être mettre le pied sur le marché égyptien si les exportations russes s’effondrent. L’exportation de farine, en revanche, est un marché perdu pour la France au profit de la Turquie. Il y a 20 ans, la France était le premier exportateur mondial avec près de 2 Mt. Cette année, nous prévoyons d’exporter 150 000 t vers l’Union européenne et 200 000 t vers les pays tiers. »

Mais la place des blés français sur les marchés mondiaux va aussi dépendre de l’Argentine : face à la moindre récolte de l’Europe et aux moindres capacités exportatrices de la Russie, l’Argentine a augmenté les surfaces semées en blé, et se prépare à exporter ses récoltes vers l’Europe dès janvier 2019. Du côté des importateurs, l’Égypte restera au premier rang mondial, ce pays ayant prévu d’importer 12,3 Mt de blé tendre, principalement de Russie, mais aussi de Roumanie et d’Ukraine.

En ce qui concerne les exportations d’orge, 536 000 t d’orge ont été embarquées entre le 1er juillet et le 10 septembre 2018, soit près du double des quantités constatées à la même période de la campagne précédente. Les exportations vers la Chine, et secondairement vers la Tunisie, contribuent à ces bons résultats, tandis que celles à destination de l’Arabie saoudite déclinent.

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