L’éditorial du dernier numéro de NPI Magazine qui vient de paraître (n° 1635 d’avril 2022).
Depuis le 1 avril 2022, c’est la fin des surcoûts de manutention pour le transport fluvial (autrement dit, la fin des THC) au Havre et à Fos-Marseille pour les flux de conteneurs acheminés par CMA CGM. Une mesure effective à Dunkerque depuis 2016. Historique, cette décision !
« Demandée depuis des années par les représentants de la profession, cette mesure vient donner un coup d’accélérateur à la compétitivité du mode fluvial », a réagi Entreprises fluviales de France (E2F). Cette organisation représentative poursuit : « C'est un premier pas, il faudra aller plus loin, afin de donner son plein effet à cette pratique, il conviendra que l’ensemble des armements maritimes qui escalent dans les ports français suivent le mouvement et que la pratique s’ancre sur le long terme. Pour maximiser les effets de cette mesure, il conviendra, dans un second temps, de faciliter et fluidifier le passage portuaire des unités fluviales (équipe de dockers non disponibles, place indisponible car navire à quai…) ».
L’actualité pour le transport fluvial, c’est aussi l’envolée et à la volatilité du prix du gazole non routier qui atteint des hauteurs inconnues jusqu’à présent… Autrement dit, historique là aussi… D’un prix moyen sur l’année 2021 de 0,58 euro HT par litre, on est passé à 1,25 euro HT par litre le 11 mars 2022. La part du carburant dans le coût de revient d’une prestation de transport fluvial était estimée à environ 25 %, avec l’évolution du prix du carburant, cette part s’établit désormais entre 45 et 48 %, soit presque le double.
E2F demande « une aide directe ponctuelle à valoir sur la dette fiscale et sociale de l’entreprise, dont le montant est fonction du type de bateau. C’est non seulement une question de logique économique comparée entre route et fleuve, d’équité pour conserver sa cohérence à la filière du transport, vitale sur le plan économique et de survie à terme pour les TPE fluviales ».