Une nouvelle plate-forme ferroviaire à Sète en 2021

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Une plateforme ferroviaire de 6 hectares sera mise en service en juin 2021 au port de Sète-Frontignan. Il s’agit d’accompagner la croissance de l’activité du port. Un appel d’offres est en cours pour la gestion de cette plateforme. L’objectif affiché au port de Sète-Frontignan est de développer les autoroutes ferroviaires à destination de Calais et d’autres ports du Nord de l’Europe pour accompagner le développement du trafic de DFDS (remorques et conteneurs) avec, notamment, la mise en place d’un système de manutention horizontale pour fluidifier les opérations. Le port n’entend pas, pour autant, renoncer à la manutention verticale mais souhaite multiplier les offres de services. Depuis le transfert des lignes de DFDS de Toulon à Sète en juillet 2019, deux allers/retours avaient été mis en place vers le Luxembourg. Dans la continuité, 2020 aura été l’année du lancement de la ligne Calais-Sète en lien avec les arrivées trois fois par semaine à bord de navires de DFDS de remorques non accompagnées en provenance de Turquie. La plateforme ferroviaire est vite apparue sous-dimensionnée pour assimiler les nouveaux trafics.

Selon Arnaud Rieutort, directeur commercial du port de Sète-Frontignan : « Pour accompagner le développement de notre service RoRo actuel, car nous avons beaucoup de livraisons dans le Nord de l’Europe, le ferroviaire répond bien à la demande du cabotage. Nous souhaitons développer et consolider la ligne afin de suivre le projet stratégique du port qui est basé sur la multimodalité ». 

La nouvelle plateforme multimodale de 6 hectares a bénéficié d’investissements à hauteur de 3,6 millions d’euros de Port Sud de France pour les structures des chaussées, les réseaux, l’éclairage. Il faut y ajouter 5,5 millions d’euros en provenance de la région pour financer tout ce qui concerne les voies.

« Le ferroviaire s’est développé avec le trafic autour du vrac. Ekol s’est implanté sur le port en 2014 et ils ont utilisé le ferroviaire très tôt en contact avec Viia, filiale de SNCF Logistics », ajoute Arnaud Rieutort. 

Un atout multimodal

Le trafic d’Ekol représente 30 000 remorques par an. Avec la consolidation de DFDS, le port se projette sur un potentiel de 80 000 remorques. « Le ferroviaire permet de développer la logistique qu'on compte mettre en place. Elle a un effet domino assez vertueux, en rendant possible la création d’emploi, par exemple », précise Arnaud Rieutort. 

En réduisant les coûts de manutention et la fluidité du trafic, le port espère rendre la plateforme attractive « pour les armateurs qui auront la possibilité d'éclater leurs marchandises en RoRo ou en conteneurs ».

Actuellement, ce sont des manutentionnaires maritimes qui sont en charge de cette manutention. A terme, ce sera une entreprise privée qui sera missionnée. « Ce sont des métiers à part avec des organisateurs clés. Nous sommes en discussion suite à l’appel d’offres avec deux candidats. Le projet est très sensible et très structurant pour le territoire », révèle le directeur commercial. Le port devra avoir sélectionné un candidat d’ici la livraison de la plateforme en juin ou au plus tard à la rentrée de septembre 2021.

L’objectif est la promotion du report modal et l’optimisation des 42 km de voies intra-portuaires, le fret ferroviaire étant moins émetteur de CO2 que le transport routier. Le chargement d’un train représentant l’équivalent de 60 à 80 camions. Il est prévu une augmentation de la part modale ferroviaire de 12 % actuellement à 25 % d’ici 2023. 

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