En Belgique, le fluvial est à la peine

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En Belgique, sur les voies navigables wallonnes comme flamandes, le trafic fluvial est à la peine en 2020 mais avec des situations et raisons différentes. Avec 33,6 millions de tonnes soit -14 % et 1 423,5 millions de tonne par kilomètre (tkm) soit -16 %, le trafic fluvial en Wallonie apparaît en diminution en 2020 par rapport aux résultats de 2019, selon les données du SPW (Service public de Wallonie) Mobilité Infrastructures.  La pandémie n’explique qu’en partie cette situation, la tendance « s’inscrit dans une tendance à la baisse depuis 2017 voire dans une érosion tendancielle du trafic ces dix dernières années imputable à l’évolution de l’activité économique et du tissu industriel wallon », précise le SPW. Celui-ci poursuit : « En conséquence, il faut noter un écart grandissant entre l’export et l’import et une part croissante du trafic de transit ». En 2020, les tonnes transportées sont principalement destinées à l’exportation (part de 35 % avec près de 12 millions de tonnes soit -12 % par rapport à 2019) viennent ensuite les importations (25 % avec un peu moins de 8,5 millions de tonnes, soit -16 %), le transit (33 %, un peu plus de 11 millions de tonnes, -22 %) et le trafic interne (6 %, 2,1 millions de tonnes, -14 %). 

Par catégorie de marchandises transportées, en 2020, les minéraux et matériaux de construction maintiennent leur part prépondérante (41 %) malgré une baisse de 4 millions de tonnes. Toutes les autres filières sont en diminution, à l’exception des marchandises diverses qui progressent de +3 %. « Cette catégorie comprend le trafic conteneurisé transbordé de ou vers la voie d’eau depuis un des cinq terminaux wallons, en constante croissance avec 151 252 EVP (contre 117 815 EVP en 2019) », souligne le document qui y voit « une diversification du transport fluvial de marchandises ». 

En Flandre, la constance des conteneurs

Le trafic sur les voies navigables flamandes a atteint 69 millions de tonnes en 2020, en repli de -1,65 % par rapport à 2019 et ses 70 Mt. Le trafic fluvial flamand présente ainsi un léger ressac en termes de volumes transportés pour la deuxième année consécutive après le record de 72 Mt enregistré en 2018 qui avait pourtant été une année marquée par une forte sécheresse sur le réseau. 

Dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, il s’agit d’un « beau résultat », a estimé De Vlaamse Waterweg, le gestionnaire du réseau fluvial flamand. La navigation intérieure a permis d’éviter 2,7 millions de trajets de poids lourds chargés de 25 tonnes de marchandises sur des routes déjà très encombrées et a fait la preuve que la voie d’eau constitue une alternative à part entière, a souligné, de son côté, la ministre régionale de la mobilité, Lydia Peeters.

C’est devenu une constante : les conteneurs ont, une fois de plus, fait mieux que l’année précédente. En 2020, avec 984 800 EVP, la croissance est de +10,95 % par rapport aux 887 600 EVP de 2019. Les conteneurs enregistrent ainsi leur onzième record d’affilée. Au début de cette série, en 2010, le trafic conteneurisé se situait moitié moins haut, à 494 900 EVP. Le cap du million d’unités devrait être franchi cette année. 

La hausse sur 2020 semble presqu’exclusivement due au trafic conteneurisé sur le canal Albert. Sur l’axe principal du réseau flamand, le transport de conteneurs a explosé en gagnant 20,8 %, ce qui l’a propulsé de 576 500 à près de 700 000 EVP. Ce chiffre comprend aussi le transit, par exemple, sur la liaison entre Anvers et Liège.

L’ouverture continue (24 h sur 24 et 7 j sur 7) de toutes les écluses sur le canal Albert depuis le début 2020 y a contribué « en rendant la voie d’eau encore plus attractive comme alternative à la route ». 

Par Jean-Louis Vandevoorde et Clotilde Martin

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