Seine, Aquitaine-Occitanie, Grand Est
Par bassin, on constate que c’est la Seine qui arrive en tête, devant l’Aquitaine-Occitanie et le Grand-Est. En nombre d’emplois, le bassin de la Seine reste premier avec 2 480 emplois, mais le Rhône, avec 1 280 emplois, dépasse cette fois l’Aquitaine-Occcitanie. Les bateaux-promenades, qui ont transporté 11 millions de passagers en 2018, contribuent très largement au poids économique du tourisme fluvial : 359 millions d’euros pour le seul port de Paris, 321 millions pour l’ensemble des bateaux, souvent de plus petite taille, naviguant dans les autres régions. Avec 215 000 passagers en 2019 pour 410 millions d’euros, les paquebots fluviaux confirment leur fort développement et leur importance sur l’économie touristique. Des marges de progressions existent, puisque l’on compte 19 paquebots naviguant sur la Seine alors qu’il y en a 136 sur le Rhin. Les péniches-hôtels, qui sont une version modèle réduit des paquebots fluviaux, destinée souvent à une clientèle plus haut de gamme, représentent quant à eux 62 millions d’euros pour 15 000 passagers. Naviguant souvent sur les canaux, ces bateaux sont ceux, de par leur gabarit, qui ont le plus souffert du manque d’eau et des fermetures de canaux lors de l’été 2019.Des défis à relever
« On constate l’attractivité du tourisme fluvial à l’étranger, parfois sur des touristes venus de pays très lointain pour fréquenter des territoires ruraux français, indique Nicolas Delaporte. 90 % de ceux qui montent à bord de paquebots de croisière fluviale ou de péniches-hôtel ne seraient pas venus en France si ces activités ne leur avaient pas été proposées ». L’attractivité de la France n’est donc pas liée uniquement à ses sites touristiques majeurs, ses grandes villes, sa capitale et ses monuments emblématiques. L’étude montre que le fluvial permet de développer de l’activité économique dans tous les territoires, qui en tirent aussi des bénéfices en termes d’emploi. Les bateaux de location habitables sans permis, loués souvent à la semaine, pèsent 110 millions d’euros et ont embarqué 130 000 personnes en 2018. Le canal du Midi et l’Est de la France sont les destinations privilégiées pour cette activité qui a aussi le vent en poupe. Enfin, la plaisance privée compte pour 99 millions d’euros, dont un gros tiers pour l’entretien de ces bateaux de propriétaires. Parmi ces bateaux, 37 % ne naviguent que huit jours par an, ce qui conduit VNF à s’interroger sur la stratégie à adopter pour en développer l’utilisation. Autre défi à relever : celui de l’empreinte environnementale. En effet, l’âge moyen des bateaux s’accroît, surtout pour la plaisance privée dont 42 % de la flotte a plus de 30 ans. Un tiers seulement de ces bateaux sont équipés pour la récupération des eaux usées. Quant à la modernisation de la motorisation des bateaux, c’est une question qui se pose à l’ensemble de la flotte du tourisme fluvial : « On a beau être dans le slow tourisme, les acteurs s’engagent dans une transition énergétique rapide, souligne Nicolas Delaporte. Sur la motorisation électrique, le niveau de satisfaction des clients est très élevé, puisqu’ils constatent facilement l’absence de bruit, de fumée et d’odeur, ainsi que le maillage satisfaisant en ce qui concerne les bornes de recharge ».Après trois années de partenariat entre Voies navigables de France et Vélo et territoires, l’établissement public est devenu membre à part entière de cette association qui regroupe 102 collectivités territoriales œuvrant pour développer le tourisme à vélo mais aussi les déplacements cyclistes sous toutes leurs formes.
Le partenariat a mené, en particulier, à l’organisation en 2017 et 2019 des « journées du tourisme fluvestre », rencontres centrées sur l’imbrication entre le tourisme fluvial et le développement économique des territoires traversés. « Ce partenariat a permis la coopération des acteurs du cyclable et du fluvial sur des sujets prioritaires comme l’actualisation du Schéma national des vélo-routes, la labellisation « Accueil vélo » de dix premiers sites de plaisance, la publication de cartes et atlas vélo régionaux soulignant la complémentarité entre canaux et vélo », indique VNF. 90 % du réseau navigable est situé à moins de 5 km d’une vélo-route et VNF a participé depuis 2017 à l’aménagement de 150 km d’itinéraires cyclables, en particulier sur les chemins de halage.
La participation de VNF ne se limite pas à la facilitation de ces aménagements cyclables, mais comprend aussi, le long des réseaux navigables et cyclables, le développement d’une offre de services dont profiteront les touristes à vélo comme ceux en bateau… d’autant qu’il s’agit souvent des mêmes, alternant l’un et l’autre moyen de transport !