Les armateurs fluviaux européens au cœur de l’intermodalité

L’assemblée annuelle de l’EBU, qui représente à Bruxelles les armateurs fluviaux européens, a été l’occasion d’échanger avec les représentants de la Commission européenne sur les grands enjeux du secteur : infrastructures, congestion, innovation et verdissement de la flotte.

La commissaire européenne chargée des transports Violeta Bulc ayant déclarée 2018 « année de l’intermodalité », c’est cette thématique qui a été reprise par l’Union européenne de la navigation fluviale (European Barge UnionEBU) pour son rassemblement annuel, qui s’est tenu à Bruxelles le 12 avril 2018. « Nous saluons l’initiative de la Commission d’amender la directive sur le transport combiné, seul instrument réglementaire au niveau de l’Union européenne pour encourager le report du fret routier vers des modes moins polluants comme le transport fluvial », a déclaré Paul Goris. Le nouveau président d’EBU a toutefois tempéré cette remarque : « Malheureusement le transport combiné est principalement vu comme une combinaison de la route et du rail, ce qui transparaît dans l’amendement proposé, qui ne mentionne pas Naiades II dans son passage en revue des politiques existantes, et ne propose pas le même niveau d’incitations. Nous voyons donc des marges d’amélioration pour cette initiative qui n’est pas vraiment adaptée aux besoins de notre secteur. »

Congestion dans les ports maritimes

Le traitement de la congestion des terminaux à conteneurs dans les ports maritimes européens, qui touche principalement les bateaux fluviaux, est une des priorités mises en avant par Paul Goris, qui y voit « un des enjeux majeurs du transport fluvial, qui doit bénéficier du même traitement que le transport maritime pour réaliser pleinement son potentiel ». Parmi les autres dossiers mis en avant par le nouveau président de l’EBU : l’investissement européen dans les infrastructures fluviales, en particulier dans la partie avale du Danube qui connaît des arrêts de navigation.

Invité à s’exprimer devant les membres de l’EBU, le directeur général de la mobilité et des transports (DG Move) de la Commission européenne Henrik Hololei a souligné le potentiel de développement du transport fluvial, qui sera favorisé par le soutien au transport intermodal prévu dans le deuxième paquet mobilité, en cours d’adoption. « Pour réaliser ce potentiel, nous avons besoin d’infrastructures et disposons pour cela d’un instrument très utile : le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe, a-t-il rappelé. Mais il y a un grand écart entre la vision 2030 et la situation actuelle des infrastructures fluviales et portuaires. La Commission soutient et pousse les projets d’infrastructures, mais les États membres doivent s’impliquer. » Henrik Hololei a aussi rappelé les efforts à faire en termes d’innovation, de numérisation et de verdissement de la flotte, sujets essentiels pour la compétitivité à long terme du secteur fluvial qui devra faire « d’importants efforts de renouvellement des moteurs pour réduire ses émissions polluantes. »

Vers une navigation zéro émission ?

La question des nouvelles normes d’émissions polluantes des moteurs fluviaux est rapidement venue au centre du débat qui a suivi les discours d’introduction. « Le règlement EMNR a été validé par les États membres en 2016, la Commission ne va pas proposer sa révision sous prétexte qu’il n’y a pas de moteurs disponibles. C’est au marché de les proposer », a souligné Hugues van Honacker, de la DG Move, qui a rappelé que la nouvelle réglementation ne plaçait pas la barre trop haut puisque l’objectif de long terme est de parvenir à des transports zéro émission. « Les transporteurs sont prêts à prendre leurs responsabilités pour réduire leurs émissions et relever le défi que constitue la nouvelle norme concernant les moteurs », lui a répondu la secrétaire générale de l’EBU Theresia Hacksteiner. « Il faut des objectifs ambitieux pour pousser à l’action, a aussi reconnu le président de la CCNR Achim Wehrmann. Mais la non-disponibilité des moteurs est un problème de taille, sans parler du coût des futurs moteurs. » Plusieurs participants ont par ailleurs souligné que l’avenir de la navigation fluviale passerait plutôt par l’utilisation du GNL comme carburant. À moyen terme du moins, avant de tendre vers une navigation zéro émission.

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