Des résultats contrastés selon les pays
Si l’on compare le premier trimestre 2019 à la même période de l’année 2018, la prestation de transport par voie de navigation intérieure de l’UE affiche une hausse de 5,5 %. Avec des résultats contrastés selon les pays. Cette fois, l’Allemagne et la Belgique sont en baisse, respectivement de 1,5 % et 3 %. Le bassin du Danube voit ses trafics exploser : +14 % pour la Slovaquie, +28 % pour la Hongrie, +43 % pour la Roumanie et +64 % pour la Bulgarie. La Pologne (+55 %) et la France (+21 %) tirent aussi leur épingle du jeu, tandis que les autres pays affichent des trafics stables ou en légère hausse. En France, ce sont les vracs solides qui ont alimenté cette progression des trafics au premier semestre. En Roumanie également, avec des évolutions de 62 % pour les transports de matériaux de construction et de 85 % pour les produits agricoles.
Les transports fluviaux de conteneurs, en revanche, n’ont pas connu la même embellie que les autres secteurs de la navigation intérieure, ne récupérant pas les trafics perdus. Sur le Rhin traditionnel, c’est-à-dire de Bâle à la frontière germano-néerlandaise, le trafic conteneurisé a même baissé de 11 % au premier trimestre 2019 par rapport au premier trimestre 2018. La CCNR voit plusieurs explications à cette diminution des conteneurs fluviaux. Tout d’abord l’utilisation accrue du fluvial début 2018, suite à l’accident ferroviaire de Rastatt : début 2019, la circulation ferroviaire était rétablie sur l’axe rhénan, et les conteneurs ont délaissé le fleuve pour la voie ferrée. Ensuite, la méfiance des chargeurs vis à vis de la voie d’eau après l’épisode de basses eaux de l’été et l’automne 2018. Enfin le ralentissement économique et celui des échanges mondiaux, qui se répercute toujours plus vite sur les conteneurs que sur les marchandises transportées en vrac.
Augmentation des taux de fret
Dans une série de graphiques, la CCNR montre bien la corrélation entre la capacité de chargement des bateaux, qui dépend de la hauteur d’eau, et le tonnage des marchandises transportées sur le Rhin. Ainsi, le long épisode de basses eaux du Rhin en 2018 a réduit à 85 % la capacité de chargement des bateaux ayant un tirant d’eau de 2,5 m et à 70 % celle des bateaux de 3 m.
Cela s’est traduit par une augmentation des taux de fret au troisième et, surtout, au quatrième trimestre 2018. Cette hausse a concerné principalement les vracs secs, mais aussi dans une moindre mesure les vracs liquides. Les taux de fret pour les conteneurs n’ont été que très peu affectés par cette croissance. Les taux de fret ont ensuite baissé aux deux premiers trimestres de 2019, surtout pour les trajets entre la zone ARA et le Rhin supérieur. On note qu’au deuxième trimestre 2019, les taux de fret étaient encore supérieurs à ceux des deux premiers trimestres de 2018. Surtout pour les conteneurs, où ils ont même dépassés ceux constatés au quatrième trimestre 2018.
La CCNR braque les projecteurs sur l’Allemagne dans son rapport trimestriel. Ce pays, avec 11 % seulement des entreprises de navigation, concentre 34 % du chiffre d’affaires et 36 % des prestations de transport fluvial de l’Union européenne. Et même 39 % des transports pour le seul secteur des conteneurs fluviaux. Au premier trimestre 2019, Duisbourg confirme sa place de premier port intérieur européen avec 12,4 Mt de trafic, dont 9,17 Mt d’importation et 1,99 Mt d’exportations. La deuxième place pour le trafic fluvial revient à Hambourg, avec 2,5 Mt, suivi d’une brochette de ports rhénans : Mannheim et Cologne (2,3 Mt chacun), Neuss (2,1 Mt), Karlsruhe (1,8 Mt), Ludwigshaven (1,7 Mt), Francfort (1,3 Mt), Gelsenkirchen (1,2 Mt) et Kehl (1 Mt).