Des ports au service du territoire et dans la réalité économique

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Les ports sont au service du territoire, dans la réalité économique des entreprises installées dans leur enceinte. Pour mener à bien leurs projets de développement, ils doivent prendre en compte les positions des différentes parties prenantes, y compris les citoyens.

Le deuxième jour des Assises du Port du futur, la première table ronde de la matinée a porté sur le thème « des ports dynamiques pour répondre aux défis de demain ».

Michel Puyrazat, pour le grand port maritime de la Rochelle (GPMR), a apporté un éclairage sur comment associer les parties prenantes et les citoyens aux projets de court terme ou de long terme. « La concertation, c’est un cheminement vers un échange large sur les projets. Il faut prévoir du temps, c’est-à-dire anticiper très en amont les échanges et que ces derniers soient les plus larges possibles. Aujourd’hui, la concertation et l’association des parties prenantes et du public à tout projet sont devenues systématiques », a indiqué Michel Puyrazat. Le GPMR conduit un projet à horizon 2025 et un autre d’ici 2040. « Il ne faut pas avoir peur de la démarche de concertation publique préalable et ajuster sa dimension avec le garant », a t-il recommandé. Le port est un outil au service du territoire, il faut également travailler avec les collectivités locales et territoriales. C’est le cas, par exemple, pour les projets zéro carbone et d’écologie industrielle

Le rôle du secteur privé à Sète

Olivier Carmes, pour le port de Sète, a illustré comment la participation de partenaires privés dans l’investissement portuaire peut favoriser le développement des activités. A Sète, le trafic a atteint 4Mt en 2017, environ 1000 escales dont 300 fluviales, sans oublier 26000 passagers. Le programme d’investissement s’élève à 400M€ pour la période 2008 à 2020 dont 50% pris en charge par le secteur privé. « Cela donne de la crédibilité à l’investissement public », a souligné Oliver Carmes. Par exemple, la région a investi 45M€ dans le quai H, 15M€ dans le môle Masselin, 45M€ dans le pôle passagers. Le port a investi dans un portique pour 12M€, des grues EuroCrane pour 16M€, des grues mobiles pour 8M€, un parc à bétail  pour 2,3M€. Une entreprise privée a investi sur un terminal frigorifique pour 20M€, Saipol 30M€ pour une activité trituration de colza/biocarburant, BP 100M€ pour un nouvel appontement pétrolier. Il y a quelques années, Lafarge a investi 45M€ pour une usine de broyage de clinker.

Interrogé sur le projet de BP, dans le contexte de la transition énergétique, Olivier Carmes a rappelé que les activités autour des hydrocarbures représentent aujourd’hui 40% des trafics des ports français. « Il y a 20 ans à Sète, le trafic atteignait 7Mt grâce à la présence d’une raffinerie et cela représentait 60% de l’activité du port. Aujourd’hui, la filière hydrocarbures compte pour 25% des trafics. Nous sommes dans la réalité économique, nous ne sommes pas en opposition avec les activités en lien avec les hydrocarbures. Un port doit anticiper les évolutions économiques possibles pour toutes les activités présentes sur le site. Il doit développer sans arrêt de nouveaux projets pour faire face à d’éventuels coup d’arrêt de telle ou telle activité ».

PSMO : favoriser le report modal

Sébastien Hennick a présenté le projet de création du port Seine-métropole Ouest (PSMO) par Haropa-ports de Paris. Situé à la confluence de la Seine et de l’Oise, sur la plaine d’Achères, PSMO a pour objectif d’accueillir des activités du BTP dans le contexte de la réalisation de nouvelles lignes de métro et d’autres aménagements (gares, logements…) dans le cadre du projet Grand Paris. Il s’agit de mettre en place un système d’économie circulaire pour les déchets et déblais issus du creusement des tunnels par les tunneliers ainsi que pour les granulats et bétons pour les chantiers de construction. « Nous voulons favoriser le report modal par la voie d’eau mais aussi par le ferroviaire car il y a un embranchement de prévu », a précisé Sébastien Hennick. Une concertation sur le projet PSMO a été conduite en 2014-2015 sous l’égide de la Commission nationale du début public (CNDP). Depuis, les études et la concertation se poursuivent. 2019 va être l’année de l’enquête publique. Les travaux devraient commencer en 2020 avec une mise en exploitation de la première partie de PSMO à l’horizon 2025/2026 avec un quai à usage partagé. La majorité du site est actuellement exploité comme carrière de granulats et cela va durer jusqu’en 2035. La construction du port va s’étaler de 2020 à 2040 par phases qui permettront à l’activité carrière de se dérouler jusqu’au bout en passant d’une parcelle à une autre. « Nous devons faire à de nombreuses contraintes, a poursuivi Sébastien Hennick. Le site comprend des terres polluées et est situé en zone inondable. Il s’agit de rendre de la valeur à ce territoire très longtemps dévalorisé ». PSMO, c’est un total de 100 hectares, une darse, un quai à usage partagé, 58 hectares de surfaces dédiées aux activités économiques, 122M€ d’investissements, 500 à 1000 emplois à terme.

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