Bornéo… en Seine

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Le service de distribution d’eau et d’électricité aux bateaux naviguant en Seine a été lancé par VNF et Haropa le 3 décembre 2018 avec 9 bornes accessibles 24 h sur 24. Début 2019, 4 nouvelles bornes seront installées. Quand on prononce le nom donné à ce service, l’image d’une île lointaine peut apparaître, alors que tout se passe bien sur la Seine.

« Borne & eau » : le nom pourrait évoquer une des lointaines Îles de la Sonde. Il s’agit en fait du service de distribution d’eau et d’électricité lancé depuis le 3 décembre 2018 par VNF et Haropa. Ils ont mis en service le long de la Seine 9 bornes distribuant de l’électricité et de l’eau aux bateaux fluviaux à Gennevilliers, au Havre, à Rouen et à l’écluse de Poses. Via le site web borneeteau.com, les bateliers pourront s’abonner à ce nouveau service, contrôler la borne à distance une fois raccordés, et suivre en direct leur consommation d’eau et d’électricité. Le paiement direct à la borne, sans abonnement, est aussi prévu, avec une tarification identique sur l’ensemble des bornes.

Les 9 premières bornes, conçues par l’entreprise rouennaise SGA Mobility, comprennent chacune 4 prises électriques et 2 prises d’eau, permettant à 2 bateaux amarrés sur le même poste de profiter simultanément de la distribution d’eau et d’électricité. La plupart d’entre elles sont installées sur les quais de Haropa : 1 borne en darse 3 du port de Gennevilliers, 2 au quai des Remorqueurs en aval du pont Flaubert à Rouen, 1 en aval de l’ancienne écluse de Tancarville et 2 sur la plateforme multimodale du port du Havre. VNF, qui a déjà installé 3 bornes à l’amont des écluses de Poses-Amfreville, prévoit aussi l’installation, début 2019, de 4 nouvelles bornes à Conflans-Sainte-Honorine.

Outre VNF et Haropa, Borne & eau est aussi financé par l’Union européenne, l’État, l’Ademe et les régions Normandie et Île-de-France. Le Comité des armateurs fluviaux (CAF) est également partenaire du projet, qui découle d’une demande initiale des usagers du fleuve. Les prises électriques qui préexistaient sur la Seine avaient, en effet, des types de branchement et des systèmes de paiement différents. Un groupe de travail pour harmoniser la distribution d’électricité avait été mis en place dès 2013 par les transporteurs fluviaux, Haropa et VNF. Quelques années plus tard, le projet est en cours d’aboutissement avec 9 bornes qui ne constituent encore que l’embryon d’un futur réseau de distribution d’électricité aux bateaux naviguant en Seine.

Le déploiement de nombreuses bornes permettrait aux bateliers de trouver de l’eau facilement, alors qu’il n’est pas toujours aisé aujourd’hui pour eux de s’en procurer. La multiplication de ces bornes pourrait aussi ne pas rendre systématique l’utilisation du groupe électrogène à l’escale, comme aux Pays-Bas par exemple, où les prises électriques de quai sont très répandues. Avec, à la clé, moins de bruit à bord, des économies de carburant, moins de pollution localement et moins d’émission de CO2 dans l’atmosphère. « Le projet Borne & eau s’inscrit pleinement dans la politique de VNF de diversifier l’offre de services que nous proposons aux usagers de la voie d’eau afin d’améliorer la performance économique et environnementale du transport fluvial », indique Dominique Ritz, directeur territorial de VNF pour le bassin de la Seine. Directeur général délégué de Haropa, Antoine Berbain voit, quant à lui, dans ce programme « un véritable réseau à l’échelle de l’axe Seine », une « solution concrète pour améliorer la qualité de l’air » et « le développement d’un véritable service aux usagers de la Seine qui fait partie d’une démarche plus globale pour promouvoir le trafic fluvial et améliorer la compétitivité de ce mode de transport et de ses acteurs. »

Le moindre recours aux groupes électrogènes lors des escales devrait permettre aux bateliers de faire des économies pour l’entretien et le carburant. L’utilisation du courant de quai ferait aussi économiser l’émission de 68 t d’équivalent carbone par an et par borne. A plus long terme, l’installation d’un véritable réseau de distribution d’électricité aux bateaux pourrait permettre le déploiement sur la Seine d’une flotte de bateaux électriques qui viendraient y recharger leurs batteries. Tel est l’objectif de l’expérimentation conduite par VNF et les deux constructeurs-loueurs de bateaux de plaisance, Les Canalous et Nicols, actuellement en cours sur les canaux de la Sarre et de la Marne au Rhin.

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