Port de La Rochelle : les résultats 2016 fortement impactés par les céréales

Philippe Joussemet, président de l'Union Maritime de La Rochelle, et Michel Puyrazat, président du directoire de Port Atlantique La Rochelle.

Crédit photo © Olivier Constant
La pire campagne céréalière jamais observée depuis des décennies a eu raison de la croissance du Port Atlantique La Rochelle. À un peu plus de 9,2 millions, le trafic s'est inscrit en baisse de près de 6 %. Il faudra probablement attendre 2018 pour que le trafic revienne à la normale. 

Le Port Atlantique La Rochelle n'a pas réédité son excellente performance de 2015, qui l'avait vu accueillir un trafic record de 9,8 millions de tonnes. Alors qu'il pouvait légitimement ambitionner de dépasser pour la première fois le cap des 10 millions de tonnes en 2016, le port a vu son trafic chuter de 5,9 %, à 9 229 165 tonnes. La faute aux céréales, de loin le plus important trafic du port, avec une part redescendue, pour l'occasion, à 41 %. 

Des conséquences de la campagne céréalière

Pourtant, le premier semestre 2016 avait été relativement satisfaisant, avec une baisse contenue à 1,42 % dans ce secteur. "Puis est arrivée la campagne céréalière, la pire jamais vue depuis plusieurs décennies", déplore Michel Puyrazat, président du directoire de Port Atlantique La Rochelle. La courbe de trafic, positive de 2,7 %, s'est alors brusquement inversée. Il s'en est suivi des mois de fort recul, le point culminant ayant été atteint en octobre, avec des tonnages en baisse de 33,4 % 

Malheureusement, les 15,1 % de baisse sur l'année des céréales n'ont pas pu être compensés par la seconde filière porteuse du port. Les produits pétroliers se sont, en effet, également inscrits en baisse de 0,9 %, après une année de forte croissance en 2015. 

Les bonnes nouvelles, puisqu'il y en a eu, néanmoins, sont venues tout d'abord des produits forestiers et papetiers. Ils ont progressé de 11 % à près de 850 000 t. Le port a même consolidé ses positions de deuxième port européen pour la pâte à papier, avec une croissance de 16 %, à près de 700 000 t. Les produits cimentiers ont ensuite crû encore plus fort, avec 70 % de hausse et 151 851 t. Finalement, la palme de la plus forte augmentation est venue des colis lourds, avec 42 005 t et une croissance de 81 %. Ce trafic a été porté, pour une bonne part, par les volumes d'éléments d'éoliennes manutentionnés sur le port.  

Forte chute dans le ferroviaire 

Sans surprise, le ferroviaire a très fortement pâti de la chute prononcée des céréales au cours du second semestre 2016. Le recul est même spectaculaire puisqu'au 1,7 million de tonnes de 2015 a succédé un trafic de seulement 1 252 248 tonnes, lié directement au transport maritime l'année passée. La part modale ressort donc à 14 %. 

OFP Atlantique a, toutefois, parfaitement su faire face à cette érosion en acheminant 20 % de tonnages supplémentaires sur les deux ports de La Rochelle et de Nantes-Saint-Nazaire. À en juger par la dizaine de candidatures reçues par le Grand Port Maritime (GPM) pour remplacer ECR au sein du capital de l'OFP, nul doute que les postulants sont bien conscients de l'intérêt de monter à bord de cet opérateur qui a, en 2016, rempli ses objectifs de croissance pour... 2018.

Retour à la normale en 2018  ? 

L'année 2016 a marqué la poursuite des aménagements portuaires, le plus emblématique ayant été l'achèvement de l'Anse Saint-Marc 2 en avril. Livrée à l'opérateur EVA deux mois plus tard, cette nouvelle installation a mobilisé un investissement total de 25,1 millions d'euros. 

Les opérateurs n'ont pas été en reste puisqu'ils ont investi également 25 millions d'euros au cours de l'exercice écoulé. Le chantier le plus visible est incontestablement du nouveau silo de 63 000 t réalisé pour le compte de Socomac Groupe Soufflet. Opérationnel en octobre 2017, ce silo devrait avoir rapidement un impact sur la dynamisation du trafic ferroviaire. 

Le Groupe Sica Atlantique a, pour sa part, consacré 1,7 million d'euros à la rénovation de son portique P2. 

Enfin, SISP a procédé, pour un montant de 1,2 million d'euros, à la rénovation de son poste de chargement et déchargement pour les wagons dédiés aux engrais et produits pétroliers. 

Les investissements seront moins élevés en 2017. Ils n'en concernent pas moins des installations importantes pour l'avenir, à commencer par l'amélioration de la capacité de l'appontement pétrolier Est. D'une capacité devenue identique à celle de l'appontement Ouest, il pourra, ainsi, accueillir des pétroliers de 85 000 tonnes au plus. 

Après l'accident de parcours qu'a constitué l'année 2016, l'exercice 2017 pourrait, selon Michel Puyrazat, "voir un trafic du même ordre qu'en 2016, voire légèrement moins. Ce n'est qu'en 2018 que le trafic pourrait redevenir normal". 

Les principaux chiffres 2016

• Céréales : 3 766 876 tonnes - 15,1 %

• Produits pétroliers : 2 836 363 tonnes - 0,9 %

• Produits forestiers et papetiers : 849 836 tonnes + 11 %

• Vracs agricoles : 787 304 tonnes - 3,9 %

• Sables : 591 817 tonnes + 3 %

• Autres : 396 969 tonnes + 12,5 % dont conteneurs 17 924 tonnes + 10,9 %

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