L’Office des Transports de la Corse expérimente une délégation de service public France-Italie

Les responsables transports des régions Corse, Ligurie et Var se sont retrouvés le 5 juin à Toulon lors d’un séminaire consacré au projet GEECCT- îles.

Crédit photo N.B.C.
Un groupement européen de coopération territoriale (GECT) s’apprête à voir le jour en Corse, visant à instaurer des délégations de service public transfrontalières entre la France et l’Italie. Ce dispositif juridique innovant est destiné à répondre aux carences des liaisons maritimes et aériennes entre les îles de l’arc latin. Deux axes ont déjà été identifiés par l’Office des Transports de la Corse.   

Il y a deux ans, Jean-Félix Acquaviva, alors président de l’Office des Transports de la Corse, lançait l’idée d’une délégation de service public internationale France-Italie pour stimuler les échanges économiques, les flux de voyageurs et de marchandises entre la Corse, la Sardaigne et l’île d’Elbe. L’idée a fait son chemin avec le lancement, en février 2017, du programme GEECCTT-IlesGestion européenne conjointe des connexions et des transports pour les îles. D’une durée de 24 mois et d’un montant de près de 2 M€, ce programme associe la Chambre de commerce et d’Industrie du Var et sept autres partenaires. Le 5 juillet dernier, les membres du programme (*) se sont retrouvés à Toulon à l’occasion d’un séminaire destiné à présenter les lignes maritimes dans un premier temps avant d’envisager quelles lignes aériennes étaient susceptibles de prétendre à une aide européenne.

Deux axes maritimes

D’ores et déjà, l’Office des Transports de la Corse, désigné comme chef de file, a présenté deux axes maritimes entre le sud de la Corse et la Sardaigne susceptibles de figurer au programme. "Ce projet consiste à dresser un état des lieux des liaisons maritimes concernant les trois îles (Corse, Sardaigne et Elbe) de la mer Tyrrhénienne et partager une analyse de la situation. Il s’agit de mettre en place une véritable continuité territoriale transfrontalière, premier exemple en Europe et démarche pilote pour d’autres territoires transfrontaliers", détaille Jean-François Santoni, directeur général de l’Office des transports de la Corse.

Fluidifier les échanges intermodaux

Le service hebdomadaire irrégulier de la Méridionale entre Propriano et Porto Torres en Sardaigne pourrait ainsi passer à trois rotations par semaine sous délégation de service public internationale. Tout comme la ligne entre Bonifacio et Santa Teresa di Gallura. Seulement opérée l’été par Moby Lines et Navy Blu, elle pourrait passer à deux allers-retours quotidiens et devenir annuelle à compter de 2019, selon le directeur de l’OTC.

L’Office des Transports de la Corse sera chargé de définir le cahier des charges, à travers la création d’un Groupement européen de coopération territoriale (GECT). Celui-ci, dont la gouvernance est en négociation, pourrait commander des prestations aux compagnies grâce aux aides européennes et à l’appui des collectivités concernées. "Nous avons la volonté de travailler sur une gouvernance territoriale. Si on regarde encore plus loin, le sujet majeur consiste à fluidifier les échanges intermodaux sur l’ensemble de l’arc latin, en étendant à l’avenir le périmètre du GEECCTT-Iles jusqu’aux îles Baléares", explique José Bassu, responsable Europe à l’Office des transports de la Corse.

Un outil de continuité territoriale transfrontalière

Comme pour la DSP Marseille-Corse, l’enveloppe sera déterminée par les besoins des compagnies au terme de négociations avec le GETC, autorité délégante. "Ce sera le premier outil de continuité territoriale transfrontalière", se félicite Arcangelo Maria Merella, secrétaire général des infrastructures, des transports de la Région Ligurie, qui participait aux travaux à Toulon. Basé en Corse, le GETC appliquerait la loi française.

La CCI du Var entrevoit la création de ce GETC comme un instrument pour inciter à l’ouverture de nouvelles lignes de fret. "Nous essayons de développer l’intermodalité entre les îles et les territoires", précise Hervé Moine, directeur adjoint des ports du Var, qui espère voir réapparaître un service Toulon-Civitavecchia ou encore une ligne directe sur l’Espagne.

Un "métro aérien" en projet

Valère Escudie et Dominique Berthet, respectivement consultants des cabinets d’études SeeUp et Catram, mandatés par la CCI du Var, ont défini des liaisons potentielles entre Toulon, les Alpes-Maritimes, la Ligurie, la Toscane et la Sardaigne. Outre les deux premières routes définies par l’OTC, la liaison Bastia et l’île d’Elbe pourrait également bénéficier d’améliorations, tout comme les rares traversées entre Toulon et Porto Torres. "Hors saison, ces deux ports sont reliés une fois par semaine. L’enjeu consiste à développer des liaisons régulières toute l’année", précise Jean-François Santoni.

Pour le transport aérien inter-îles, les deux consultants se sont livrés à une étude similaire. "Cinq compagnies sont présentes – Ryanair, Air Corsica, Volotea, Alitalia, easyjet – et aucune liaison directe n’existe entre la Corse et la Sardaigne. Faute de relation entre la Corse et l’Italie, les passagers doivent transiter via Marseille, Nice et Toulon", expliquent Valère Escudie et Dominique Berthet. Tous deux suggèrent la création d’un métro aérien, qui relierait une fois par jour trois aéroports en France continentale, en Sardaigne et en Italie.

(*) La CCI du Var est associée au programme aux côtés de l’OTC, de la région Sarde, la Ligurie, les autorités portuaires de Sardaigne et de Toscane, la CCI de Haute-Corse et de Corse du Sud. 

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