Les ports de Marseille-Fos, Nantes/Saint-Nazaire, Rouen, Le Havre ont observé quatre heures de grève, de 11 h à 15 h, le 10 mai pour protester contre les conséquences de la décision du gouvernement de fermer les centrales à charbon.
Une colère attisée par la fin de non-recevoir de la Fédération nationale des ports et docks (FNPD) qui avait demandé à être reçue le 6 mai dernier par les conseillers du premier ministre Edouard Philippe pour évoquer les sujets de la transition écologique. "La Fédération nationale des ports et docks ne peut pas accepter malgré la nécessité de répondre efficacement à l’enjeu sociétal de la transition énergétique et/ou écologique, que le gouvernement se précipite et entraîne la destruction de nos activités, des emplois directs et indirects", indique le syndicat CGT.
Un problème national
A Marseille-Fos, le mouvement a été particulièrement suivi. Certains accès au port ont été fermé durant quatre heures pour dénoncer l’impact de la fermeture de la centrale Uniper de Meyreuil sur le terminal minéralier où la société Carfos importe chaque année 600 000 tonnes par an de charbon. La filiale du groupe belge Sea-Invest fait également les frais du mouvement de grève des ouvriers de la centrale provençale. "Depuis un an, nous n’avons pas reçu de navire pour Uniper. Nous n’avons pas de visibilité et aucune mesure d’accompagnement, de reconversion du site. Le véritable risque c’est que cet outil disparaisse. Carfos a investi massivement dans le cadre de la réforme des ports. Nous avons racheté les grues du port. Avec l’arrêt des importations de charbon et de biomasse, 20 ha vont se libérer", explique Mathieu Corriez, gérant de Carfos qui recherche de nouvelles voies de diversification. "Nous exportons des broyats de pneus et du laitier d’Arcelor-Mittal", ajoute le responsable qui emploie 94 salariés.
Vendredi 10 mai, le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, tenait une conférence sur la transition énergétique en misant sur le potentiel de la filière hydrogène. Interrogé sur le mouvement de grève qui se tenait au même moment, il a indiqué qu’il s’agissait d’un "problème national".