L’Alppila, un cargo battant pavillon finlandais, est arrivé mi-juin au port de La Corogne, dans le nord-ouest de l’Espagne, où ont été déchargées 18 000 tonnes de maïs ukrainien destiné à l’alimentation du bétail. Le blocus des côtes ukrainiennes par la marine russe empêche depuis le début du conflit les céréaliers ukrainiens de livrer leurs moissons par la mer Noire, la route privilégiée pour les exportations de céréales russes qui quittaient le pays par le port d’Odessa avant le conflit.
Depuis des mois, la communauté internationale et les partenaires de l’Ukraine travaillent activement à la mise en place de routes sûres, pour écouler les récoltes ukrainiennes. Le temps presse, alors que les silos à grains du pays contiennent toujours quelques 20 000 tonnes de céréales de l’an passé, à écouler avant les récoltes de 2022.
Une nouvelle route par la Baltique
Selon l’association galicienne de fabricants d’aliments pour animaux Agafac, destinataire de la commande, la cargaison de maïs a été acheminée d’Ukraine vers la Roumanie et la Pologne par camions, avant de rejoindre le port polonais de Swinoujscie au bord de la mer Baltique.
L’Alppila a ensuite fait escale à Brunsbüttel en Allemagne, avant de rejoindre les côtes espagnoles.
"Il s’agit du premier envoi de céréales à travers cette nouvelle route maritime ouverte dans la Baltique pour contourner le blocus russe", assure l’Agafac.
Deux millions de tonnes de céréales par train
Kiev exporte actuellement deux millions de tonnes de céréales par train chaque mois, ce qui reste largement en dessous de ce que l’Ukraine exportait avant le conflit via ses ports, notamment Odessa. Un pont ferroviaire a également été mis en place via l’Allemagne, mais les capacités du rail sont insuffisantes pour répondre aux besoins, notamment du fait d’une pénurie en conducteurs de trains, et de l’écart des rails, différents entre l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest.
Certains pays comme la France ou la Turquie poussent à l’ouverture d’un corridor en Mer Noire, pour permettre la reprise des exportations ukrainiennes, dans un contexte alimentaire de plus en plus tendu au Moyen-Orient et en Afrique.