Il s’en est fallu de 165 000 tonnes pour que le port de La Rochelle affiche un trafic identique à celui de la dernière année avant crise sanitaire. Les 9, 616 millions de tonnes manutentionnées (Mt) ont représenté, toutefois, une croissance de 8,7 % par rapport à 2021.
Premier trafic du port avec une part de 42 %, les céréales / oléagineux ont progressé de 23,4 %. Cette hausse spectaculaire découle directement du départ à l’export de la récolte de blé au cours du premier semestre 2022. Surtout, ces expéditions de blé ont concerné des pays sur lesquels le port n’avait pas de flux jusqu’alors comme le Maroc et l’Egypte et d’autres d’Afrique de l’Ouest. Compte tenu de la guerre en Ukraine, La Rochelle s’est donc substitué pour partie aux approvisionnements transitant par la Mer Noire.
Les bons chiffres du ferroviaire
Tous les autres secteurs (vracs agricoles dopés par l’évolution des engrais, produits forestiers et pétroliers) se sont inscrits en hausse à l’exception des produits autres et du BTP. L’explication réside, en partie, par la fin des expéditions liées au chantier du parc éolien en mer de Nantes Saint-Nazaire.
Enfin, le trafic ferroviaire a repris sa marche en avant en totalisant 1, 229 Mt (+ 43 %). Mais ces 12,8 % de part modale sont encore loin des 17 % de 2015, année au cours de laquelle le sixième Grand Port Maritime français pour l’importance de ses tonnages avait enregistré un trafic record de 9,8 millions de tonnes.
S’agissant des investissements, ils se sont élevés à 9 millions d'euros (M€) pour le port et à une dizaine de M€ pour les entreprises portuaires. L’opération la plus importante (6 M€) a résidé dans la mise en service de la ligne d’ensachage LEA. Opérationnel depuis juin 2022, ce nouvel outil permet de réaliser l’ensachage automatisé en big bags des engrais.
Bond des investissements en 2023
Alors que les prévisions établies pour 2023 font état d’un trafic ramené dans une fourchette de 9 à 9,2 Mt, celles concernant les investissements vont faire un bond. Pour les seules opérations engagées par le port, leur montant sera porté à une vingtaine de millions d’euros.
Les travaux concerneront, notamment, la reconfiguration des accès aux terminaux nord – matérialisée par le démantèlement de la partie terrestre du viaduc du Môle d’Escale – et la construction de la digue de l’Anse Saint-Marc 3. Cette dernière opération entre dans le cadre de la réalisation de la plateforme colis lourds, ces derniers comportant, en particulier, des éoliennes off-shore.
Au-delà de l’approfondissement des accès nautiques, un autre chantier bénéficiant de l’appui financier de l’Union Européenne sera mis en œuvre dès le second semestre 2023. "Il consistera en la réalisation d’une plateforme mixte civile et militaire établie à La Repentie. Elle sera équipée de deux voies ferroviaires de 400 mètres de longueur chacun et d’un quai de chargement / déchargement en leur bout", indique Michel Puyrazat, président du Directoire de Port Atlantique La Rochelle.