L'argent devance l'or, le sucre s'envole et le nickel se maintient

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© Pedro Szekely

Le nickel a légèrement progressé sur l'ensemble de la semaine sur le London Metal Exchange (LME), se remettant des pertes enregistrées en raison de la crise bancaire qui a éloigné les investisseurs des matières premières, actifs plus volatils, mais son élan a été freiné par des annonces du LME concernant les échanges de nickel.

Le métal avait en effet entamé la semaine en plus forte hausse, l’appétit pour les actifs à risque des investisseurs faisant son retour à mesure que l'accalmie dans le secteur bancaire s'installait.

Jeudi, la Bourse des métaux de Londres a présenté un plan d'action concernant les échanges de nickel, "face aux faibles niveaux de liquidité, ainsi qu’à la réduction drastique des stocks", explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

Le LME prévoit d'élargir la gamme de nickel acceptée par la Bourse, ce qui devrait permettre de remplir considérablement ses entrepôts et "exercer une pression sur le prix du nickel", poursuit l'analyste. "On ne sait toujours pas quand ces mesures seront mises en œuvre, car elles doivent d’abord faire l’objet d’une phase de consultation", précise Commerzbank.

La semaine passée, le LME avait annoncé la reprise des échanges de nickel aux horaires de marché asiatiques, un autre pas vers "l'augmentation de la liquidité", et ainsi "la réduction du risque de nouvelles fluctuations excessives des prix", rappelle Thu Lan Nguyen.

La réputation de la bourse des métaux londonienne avait été ternie l'an dernier, peu après le début de l'offensive russe en Ukraine, lorsque les cours du nickel avaient brièvement dépassé les 100.000 dollars la tonne, contre leur fourchette de prix habituelle autour des 20.000 dollars. Ces transactions avaient par la suite été annulées et le LME avait tenté tant bien que mal de contenir la volatilité des cours.

Vers 15h00 GMT (17h00 à Paris), la tonne de nickel sur le LME pour livraison dans trois mois s'échangeait à 23.550 dollars vendredi, contre 23.468 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'argent éclipse l'or

Du côté des métaux précieux, le coût de l'or a peu évolué sur la semaine, le métal jaune perdant de son éclat face à l'argent, qui profite de la santé de l'économie chinoise. Si l'argent est considéré comme l'or comme une valeur refuge, le métal est aussi utilisé par l'industrie, et profite en général d'une activité manufacturière vigoureuse.

"L'argent est très demandé pour permettre la transition énergétique en raison de ses capacités photovoltaïques, qui dopent sa demande dans l'industrie de l'énergie solaire ou pour les batteries de véhicules", commente Rupert Rowling, analyste chez Kinesis.

 

L'économie chinoise a consolidé sa reprise en mars, avec une croissance toujours rapide de l'activité manufacturière et un secteur des services qui a connu une forte embellie, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

L'indice des directeurs d'achat (PMI), reflet de la santé du monde industriel, s'est établi à 51,9 points, contre 52,6 en février (alors son niveau le plus élevé en une décennie), a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). "L'argent est souvent vu comme une jauge de la santé de l'économie chinoise, même si c'est dans une moindre mesure que le cuivre", commente Fawad Razaqzada, analyste chez StoneX.

L'once d'or coûtait 24,01 dollars, après être monté à 24,11 dollars, repassant le cap de 24 dollars pour la première fois depuis début février, contre 23,23 dollars sept jours plus tôt.

Le sucre bat des records

Les prix du sucre ont décollé sur la semaine, atteignant leur niveau le plus élevé en plus de dix ans à Londres, poussé par des récoltes de canne à sucre médiocres dans de nombreux pays producteurs. Jeudi, le sucre blanc à Londres a culminé à 619,20 dollars, un prix plus vu depuis juillet 2012, tandis qu'à New York, le sucre brut se rapprochait de son plus haut prix depuis plus de 6 ans, atteint fin février.

"Les récoltes continuent de décevoir, malgré une mousson plus abondante que la moyenne", relèvent les analystes de Green Pool. "La production indienne de sucre (hors éthanol) ne devrait pas dépasser 33 millions de tonnes, les usines de la côte ouest fermant en raison du manque de cannes", précisent-ils, quand au Mexique, la récolte actuelle de cannes à sucre montre un "très mauvais rendement".

La production du Brésil en mars, qui se dispute la place de premier producteur mondiale avec l'Inde, reste aussi basse selon les analystes qui s'appuient sur les chiffres de l'association industrielle nationale Unica.

En parallèle, le ministère des Finances brésilien a annoncé le rétablissement de taxes sur les carburants qui avaient été annulées sous le gouvernement précédent, du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, pour lutter contre l'inflation. Ce changement "a ravivé les inquiétudes que plus de canne à sucre aille vers la production d'éthanol au lieu du sucre", note Ole Hansen, de Saxobank.

Le rétablissement de ces taxes incite en effet les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours. À New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 21,95 cents, contre 20,82 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en aout valait 613,10 dollars contre 583,20 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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