Les constructeurs étrangers, qui ont massivement investi en Chine pour profiter du dynamisme d'un marché automobile devenu le premier du monde en volume, disent observer sans panique les soubresauts économiques actuels, même si des ajustements se profilent.
Sans remettre en question le potentiel du marché à moyen terme, des fabricants de véhicules ont revu à la baisse leurs perspectives de croissance pour 2015, tandis que d'autres évoquent une "guerre des prix" à venir et que les titres du secteur sont malmenés en Bourse.
Le refroidissement de la croissance des ventes automobiles en Chine, symptôme du ralentissement économique, s'avère spectaculaire : après les presque 14 % vus en 2013 et 6,9 % en 2014 (pour 23,4 millions d'unités), les professionnels s'attendent à "environ 3 %" cette année.
"Pour moi, on ne reverra pas les taux de croissance qu'on a vu dans le passé", explique Yann Lacroix, expert du secteur automobile chez l'assureur Euler Hermes. Mais ce ralentissement "ne remet pas en cause les perspectives du marché chinois à l'horizon 2020, qui restent excellentes", ajoute Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile, en évoquant le taux d'équipement encore faible des ménages et l'expansion soutenue de la classe moyenne.
"On parle de ralentissement de croissance, pas de récession", renchérit Meissa Tall, du cabinet Kurt Salmon. Le phénomène "ne compromet pas la solidité financière des groupes, mais les niveaux de croissance seront moindres, et ça va redéfinir les politiques d'investissement" dans les infrastructures industrielles, selon lui.
Dans l'immédiat, et vu les délais d'installation des usines, l'atterrissage après des années d'euphorie risque de poser des problèmes de surcapacité jusqu'alors inédits en Chine, s'accordent à dire ces experts. Les autorités chinoises imposent aux constructeurs automobiles étrangers des "joint-ventures" avec des sociétés locales. Selon une étude du cabinet Sanford C. Bernstein citée par le "Wall Street Journal", le taux d'utilisation des usines automobiles en coentreprise est tombé à 94,3 % au premier semestre, contre plus de 107 % un an plus tôt.
Pression sur les prix
Parmi les groupes les plus exposés, Volkswagen, qui a écoulé 36 % de sa production mondiale en Chine en 2014, et General Motors (35 %). PSA Peugeot Citroën est à 25 %, BMW à 20 % et Daimler (Mercedes) 16 %. "Pendant des années, les constructeurs automobiles allemands ont devancé la concurrence, désormais l'air se raréfie aussi pour eux", commente l'expert du cabinet EY, Peter Fuss, ajoutant que leur "forte dépendance au marché chinois pourrait désormais se révéler être un talon d'Achille".
Volkswagen et BMW en ont pris acte et révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2015. GM, de son côté, dit continuer à "anticiper de solides résultats en Chine sur le reste de l'année" et le numéro un mondial Toyota, qui réalise environ 11 % de ses ventes en volume dans l'ex-Empire du Milieu, assure ne pas avoir constaté de conséquences à ce stade sur son activité.
Côté français, PSA ne "va pas se lancer dans une révision drastique de (ses) activités", a confié un porte-parole. Cependant, son patron Carlos Tavares avait évoqué fin juillet un plan pour s'adapter aux nouvelles conditions de marché. "Très prochainement nous allons être confrontés à une guerre des prix. Pour protéger à la fois nos marges et nos parts de marché dans un contexte de guerre de prix, il faut anticiper la réduction des coûts", avait-il expliqué.
Depuis le début de l'année, les marques 100% chinoises, surclassées à domicile, ont repris des parts aux coentreprises grâce à des modèles moins chers. "Si on veut conquérir de nouveaux clients en Chine, il faudra s'orienter davantage vers des véhicules +low-cost+", préconise M. Lacroix, tandis que ce phénomène illustre pour M. Neuvy le fait que la configuration du marché chinois "se rapproche petit à petit de celle des marchés occidentaux" plus matures.
Renault, quasi absent jusqu'ici du marché chinois, construit une usine à Wuhan (centre) pour 2016. Son PDG, Carlos Ghosn, a dit récemment qu'il visait 3,5 % de parts de marché "dans une première étape".
Sans remettre en question le potentiel du marché à moyen terme, des fabricants de véhicules ont revu à la baisse leurs perspectives de croissance pour 2015, tandis que d'autres évoquent une "guerre des prix" à venir et que les titres du secteur sont malmenés en Bourse.
Le refroidissement de la croissance des ventes automobiles en Chine, symptôme du ralentissement économique, s'avère spectaculaire : après les presque 14 % vus en 2013 et 6,9 % en 2014 (pour 23,4 millions d'unités), les professionnels s'attendent à "environ 3 %" cette année.
"Pour moi, on ne reverra pas les taux de croissance qu'on a vu dans le passé", explique Yann Lacroix, expert du secteur automobile chez l'assureur Euler Hermes. Mais ce ralentissement "ne remet pas en cause les perspectives du marché chinois à l'horizon 2020, qui restent excellentes", ajoute Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile, en évoquant le taux d'équipement encore faible des ménages et l'expansion soutenue de la classe moyenne.
"On parle de ralentissement de croissance, pas de récession", renchérit Meissa Tall, du cabinet Kurt Salmon. Le phénomène "ne compromet pas la solidité financière des groupes, mais les niveaux de croissance seront moindres, et ça va redéfinir les politiques d'investissement" dans les infrastructures industrielles, selon lui.
Dans l'immédiat, et vu les délais d'installation des usines, l'atterrissage après des années d'euphorie risque de poser des problèmes de surcapacité jusqu'alors inédits en Chine, s'accordent à dire ces experts. Les autorités chinoises imposent aux constructeurs automobiles étrangers des "joint-ventures" avec des sociétés locales. Selon une étude du cabinet Sanford C. Bernstein citée par le "Wall Street Journal", le taux d'utilisation des usines automobiles en coentreprise est tombé à 94,3 % au premier semestre, contre plus de 107 % un an plus tôt.
Pression sur les prix
Parmi les groupes les plus exposés, Volkswagen, qui a écoulé 36 % de sa production mondiale en Chine en 2014, et General Motors (35 %). PSA Peugeot Citroën est à 25 %, BMW à 20 % et Daimler (Mercedes) 16 %. "Pendant des années, les constructeurs automobiles allemands ont devancé la concurrence, désormais l'air se raréfie aussi pour eux", commente l'expert du cabinet EY, Peter Fuss, ajoutant que leur "forte dépendance au marché chinois pourrait désormais se révéler être un talon d'Achille".
Volkswagen et BMW en ont pris acte et révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2015. GM, de son côté, dit continuer à "anticiper de solides résultats en Chine sur le reste de l'année" et le numéro un mondial Toyota, qui réalise environ 11 % de ses ventes en volume dans l'ex-Empire du Milieu, assure ne pas avoir constaté de conséquences à ce stade sur son activité.
Côté français, PSA ne "va pas se lancer dans une révision drastique de (ses) activités", a confié un porte-parole. Cependant, son patron Carlos Tavares avait évoqué fin juillet un plan pour s'adapter aux nouvelles conditions de marché. "Très prochainement nous allons être confrontés à une guerre des prix. Pour protéger à la fois nos marges et nos parts de marché dans un contexte de guerre de prix, il faut anticiper la réduction des coûts", avait-il expliqué.
Depuis le début de l'année, les marques 100% chinoises, surclassées à domicile, ont repris des parts aux coentreprises grâce à des modèles moins chers. "Si on veut conquérir de nouveaux clients en Chine, il faudra s'orienter davantage vers des véhicules +low-cost+", préconise M. Lacroix, tandis que ce phénomène illustre pour M. Neuvy le fait que la configuration du marché chinois "se rapproche petit à petit de celle des marchés occidentaux" plus matures.
Renault, quasi absent jusqu'ici du marché chinois, construit une usine à Wuhan (centre) pour 2016. Son PDG, Carlos Ghosn, a dit récemment qu'il visait 3,5 % de parts de marché "dans une première étape".