Le fret toujours en souffrance à l’aéroport de Nice

Si la plateforme niçoise récupère petit à petit son trafic passager, le fret avionné reste au bas de l’étiage. Les opérateurs maintiennent leur activité en recourant à la route pour l’acheminement vers Paris et les destinations européennes.
Les avions cargo se font rares sur le tarmac niçois, à l’exception de l’Antonov An-124 qui, six à sept fois par an, embarque un satellite construit par Thales à Cannes, comme ce fut le cas fin septembre. La reprise est encore difficile après une année 2020 qui a vu le fret à l’aéroport de Nice chuter de 62 % avec 7.724 tonnes traitées contre 20.000 tonnes en 2019.
La chute a été moins importante sur le fret express (- 43 %) et camionné (- 29 %). Fin juillet, le terminal cargo de l’aéroport avait enregistré depuis le début de l’année 5.560 tonnes dont 790 tonnes avionnées, 4.381 tonnes camionnées et 389 tonnes en express.

Prépondérance de l'export et du camion

À Nice, le fret export domine avec près des trois quarts du tonnage, qui s’envole vers le Moyen-Orient (en transit vers l’Asie Pacifique via le hub de Dubaï), l’Europe, l’Amérique du Nord (grâce à Delta Airlines) et l’Afrique. Le retour d’Emirates en juillet a dopé l’activité car le Boeing 777 qui remplace d’A380 sur la ligne Nice Dubaï possède une soute plus importante. La compagnie de Dubaï conserve ainsi sa place de premier opérateur de fret avionné avec 25 % de l’activité de la plateforme.

Les premiers chargeurs sont les entreprises de parfums et d’huiles essentielles du bassin grassois qui, affichent de belles performances à l’export. "C'est 60 % du trafic à Nice, précise Jean-Christophe, Euzière chez Mathez Freight à Nice. C’est un fret à haute valeur ajoutée et tonnage réduit. Le reste se répartit entre les fleurs de la Riviera italienne, les pièces détachées, ou les médicaments."

Le fret camionné prend le dessus en alimentant l’activité d’autres plateformes comme Roissy et Lyon en France ou Luxembourg, Francfort et Madrid en Europe. "On assiste à un report de l'aérien vers la route, le rail et la mer car les tarifs ont augmenté bien au delà de ce qu'ils étaient en 2019, précise Frédéric Mercier, directeur de l’activité logistique de Mathez International." Or, le fret avionné dépend à Nice de la capacité en soute des compagnies aériennes, notamment celle des longs courriers comme Emirates, Delta ou Qatar Airways.

Retour des compagnies passagers

Pour 2022 l'arrivée prévue de United Airlines sur New York devrait stimuler le trafic fret et passager, en attendant un hypothétique retour d'Air China, qui avait ouvert une liaison Nice-Pékin en juillet 2019. Car l'activité passager voit revenir ses compagnies. En août, Nice a retrouvé 63 % du niveau d’août 2019, obligeant une réouverture temporaire du Terminal 1.

De quoi rassurer Franck Goldnadel, qui a pris le manche du groupe Aéroports de la Côte d’Azur à l’automne 2020 en pleine crise de l’aérien. Une année durant laquelle Nice a traité un trafic de 4,6 millions de passagers contre 14,5 millions en 2019, entrainant une baisse de 55 % du chiffre d’affaires de la société aéroportuaire, qui affiche une perte de 33 millions d'euros. Si la société a pu sécuriser ses 600 emplois grâce à un accord, en revanche, la pérennité des 5.400 postes chez les entreprises travaillant sur la plateforme a été plus difficile à assurer.

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