La reprise prévue sera inégale pour les compagnies aériennes

Les compagnies aériennes s'attendent encore à une année difficile, marquée par une reprise inégale selon les zones géographiques et restent à la merci de la pandémie.
Les compagnies, auxquelles l'épidémie de Covid-19 a déjà occasionné des pertes nettes cumulées de plus de 126 milliards de dollars en 2020, devraient encore voir leurs comptes rester dans le rouge de 47,7 milliards cette année, a indiqué l'Association internationale du transport aérien (Iata). Des pertes réduites par rapport à 2020 mais des souffrances qui vont se poursuivre, a résumé l'organisation qui tablait jusqu'ici sur 38 milliards de pertes nettes cette année. "Nous pensons qu'il va falloir attendre 2022 pour que le secteur revienne à l'équilibre ou aux bénéfices", a souligné l'économiste en chef de l'Iata Brian Pearce.

Réduction des pertes

Les prévisions de trafic mondial de passagers ont été révisées à la hausse, à 43 % du niveau de 2019, contre une fourchette de 33 à 38 % évoquée en février. Les compagnies, grevées par d'importants coûts fixes, "vont consommer encore 81 milliards de dollars de trésorerie" cette année, a constaté le directeur général de l'Iata Willie Walsh. "Le rythme de la reprise est plus lent que nos prévisions" en décembre, a-t-il noté. Il a toutefois salué la "bonne nouvelle" que constituait selon lui la réduction prévue des pertes des compagnies par rapport à 2020.

Les 43 % du trafic pré-pandémie, exprimé en kilomètres-passagers payants (RPK), traduiraient une hausse de la fréquentation de 26 % sur un an, "mais c'est loin de représenter une reprise", a-t-on relevé car les marchés intérieurs allaient s'améliorer plus vite que les voyages internationaux, dépendants des fermetures de frontières et quarantaines. Et la reprise sera très inégale selon les zones géographiques, avec des conséquences pour la situation financière des compagnies qui y exploitent des liaisons.

La très bonne tenue du trafic de fret dont les tarifs sont particulièrement élevés, aidera les compagnies mais ne suffira pas à elle seule à équilibrer leurs comptes. Le chiffre d'affaires cumulé des compagnies aériennes devrait atteindre 458 milliards de dollars cette année, soit 23 % de mieux que les 372 milliards générés en 2020 mais encore loin de l'activité de 2019, avec 838 milliards, selon l'Iata, qui regroupe 290 compagnies aériennes représentant 82 % du trafic dans le monde.

Des inégalités marquantes

En Amérique du Nord, "nous nous attendons à ce que les pertes soient réduites de façon spectaculaire" en 2021 à la faveur d'une reprise du trafic de passagers dans la foulée d'une campagne de vaccination dynamique aux États-Unis". Globalement, la reprise dans les régions "dépendra de la taille des marchés intérieurs", et l'Europe risque d'être à la traîne car son activité aérienne dépend beaucoup des liaisons internationales, a prévenu l'économiste en chef de l'Iata.

L'organisation prévoit ainsi cette année pour l'Amérique du Nord une activité passagers (en RPK) de 68,5 % du niveau de 2019 mais seulement de 33,7 % pour l'Europe. Et les marchés intérieurs américains et chinois auront retrouvé fin 2021 leur activité d'avant la crise sanitaire, a-t-elle estimé. Les projections sur la situation du Vieux Continent sont cohérentes avec les chiffres diffusés plus tôt le 21 avril par l'organisation fédérant plus de 500 aéroports de la zone, ACI Europe.

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