Aéroport Bâle-Mulhouse : le fret passe les turbulences de la crise

Le trafic de marchandises de la plateforme franco-suisse a bien résisté à la pandémie, avec une légère progression, à laquelle les flux anti-Covid ont contribué.
Alors que son trafic de passagers a chuté à pic à cause de la crise sanitaire l’an dernier, le transport de marchandises n’a pas été affecté à l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Il a même progressé légèrement, de 2,3 %, pour s’établir à 108.500 tonnes au cumul des modes : 64.445 tonnes pour l’avionné (+ 4,7 %) et 44.055 tonnes pour la camionné (- 1,1 %). L’aéroport ne peut que se féliciter d’avoir développé son offre pour le fret. "Les piliers d’activité, en premier lieu l’expédition de produits pharmaceutiques, ont continué à bien se comporter", commente Frédéric Velter, directeur adjoint de l’EuroAirport. 

À ce socle resté solide, la plateforme franco-germano-suisse a pu ajouter quelques suppléments liés directement ou indirectement à la pandémie, qui contribuent à tirer les statistiques vers le haut : l’importation d’équipements de protection (la fameuse "bataille" entre régions pour les masques venus d’Asie) et le boom du commerce en ligne "qui a fortement augmenté l’activité de fret express en nombre de colis, et à un degré moindre en tonnes", relève Frédéric Velter.

Essor du cargo
 
Au cumul de l’année, le fret express a toutefois légèrement régressé (- 0,7 %, à 47.700 tonnes). C’est donc du cargo qu’est venue la croissance 2020 pour Bâle-Mulhouse. Ce segment a bondi de près de 24 %, pour s’établir à 16.745 tonnes, grâce surtout, au dynamisme de Turkish Airlines Cargo et de Qatar Airways Cargo. Durant le confinement de printemps, la compagnie émiratie a notamment ajouté des vols long-courriers vers l’Amérique du Sud et du Nord au départ de l’EuroAirport pour les produits de santé. 

"Nos infrastructures, en particulier le nouveau terminal à température contrôlée construit spécifiquement pour l’industrie pharmaceutique, ont joué un rôle essentiel dans la hausse d’activité durant la crise", souligne la direction. Pour l’année qui a débuté, l’EuroAirport vise prudemment une stabilité de l’activité fret : le climat économique est rendu trop incertain pour l’autoriser à faire montrer de davantage d’audace.
 
Le trafic passagers grève les finances

À cause de la pandémie et de ses conséquences sur les voyages, Bâle-Mulhouse a vu son trafic plonger de 70 % en 2020 : avec 2,6 millions de  passagers contre 9,1 millions en 2019, il est tombé à un niveau bas jamais connu depuis 2003 et la crise Swissair. Cette évolution pèse sur le bilan économique de la plate-forme, car "80 % de nos recettes proviennent des taxes sur les vols passagers, et donc pas du fret", rappelle le directeur Matthias Suhr. 

Les comptes de l’exercice écoulé, lorsqu’ils seront consolidés, devraient faire apparaître une diminution de moitié du chiffre d’affaires, à environ 80 millions d’euros contre 157,5 millions en 2019, un résultat d’exploitation équilibré voire légèrement positif mais loin des 62,5 millions d’euros d’excédent brut (EBE) de l’année précédente, et le passage dans le rouge du résultat net, autour de - 20 millions d’euros. L’aéroport de Bâle-Mulhouse a consommé 30 millions d’euros de trésorerie nette en un an mais  son directeur assure qu’il "dispose des liquidités suffisantes" pour passer sans heurts majeurs le cap de 2021, au moins.

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