Besançon : ​le transit aux portes de la ville en question

La nouvelle maire écologiste a créé l’émoi chez les transporteurs en voulant interdire le transit de poids lourds sur la partie communale de la RN 57. Elle a fait machine arrière mais le sujet risque de revenir sur le devant de la scène.
L’écologie dans sa version punitive, du point de vue des transporteurs locaux, a failli frapper à Besançon (Doubs). La maire EELV élue l’an dernier, Anne Vignot, a pris le 22 juin un arrêté d’interdiction du transit des poids lourds sur la portion de la RN 57 située sur le territoire de la ville. La mesure n’a pas constitué une surprise totale compte tenu des prises de position antérieure de l’élue. Elle n’en a pas moins pris de court les transporteurs, concernés au premier chef.
La FNTR de Franche-Comté rapporte une absence totale de concertation préalable. La fédération des entreprises de transport routier s’est dressée contre la mesure, du fait en particulier de la portée générale qui lui était attachée. La mesure aurait touché le grand transit passant sur l’axe Vesoul-Lyon, mais aussi le transit local dont la part dans le trafic est évaluée à 75 %.
"C’est lui qui est pénalisé sans commune mesure. L’interdiction supposerait pour nos entreprises de faire un détour qui n’a aucun sens, elle rallongerait les distances de façon disproportionnée et elle obligerait de surcroît à emprunter l’autoroute, payante", avait réagi Marie Breton, déléguée de la FNTR Franche-Comté auprès de "L’Antenne", quelques jours après la publication de l’arrêté. Selon une étude de la communauté urbaine Grand Besançon Métropole, la mesure aurait concerné un millier de poids lourds, soit 3 % du trafic quotidien tous véhicules confondus sur l’axe concerné.

Motifs d’illégalité

Mais il s’agit de parler au passé, du moins dans l’immédiat, suite à l’intervention de l’État. Ce dernier a son mot à dire du fait que la RN 57 est classée axe de grande circulation.
Le préfet du Doubs a demandé le retrait de l’arrêté en soulevant plusieurs motifs d’illégalité. Il pointe l’absence de "proposition d'itinéraire de déviation qui ne soit pas excessif en termes de trajet et de durée" et n'a pas trouvé dans le texte "d’élément précis ou donnée chiffrée" justifiant une telle "mesure d’interdiction générale et absolue" du point de vue de la sécurité routière ou des nuisances sonores.
Dès lors, Anne Vignot a retiré l’arrêté le 29 juin.  Mais sans fermer l’hypothèse de rouvrir le dossier, puisque, officiellement, il ne s’agit que d’une suspension, le temps d’enclencher le "débat pour trouver une solution pérenne". Les transporteurs espèrent en faire partie, dans un véritable exercice de concertation.

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