Deutsche Bahn s'attend à retourner dans le dur en 2023

En 2022, Deutsche Bahn a dégagé un bénéfice d'exploitation (EBIT ajusté) de 1,3 milliard d'euros contre une perte de près de 2,8 milliard en 2021. Cette performance de l'opérateur ferroviaire allemand accompagne un retour remarqué des passagers dans les trains après la phase aiguë du Covid-19, mais s'explique essentiellement par la rentabilité record dans l'activité logistique.

Mais en raison de "la forte inflation et des milliards d'avances pour les améliorations d'infrastructures, Deutsche Bahn s'attend à une perte d'exploitation d'environ un milliard d'euros pour l'exercice en cours".

Par ailleurs, un mouvement de grève massif a paralysé le secteur des transports lundi en Allemagne, dont le rail, à l'appel de syndicats qui font monter la pression pour obtenir des hausses de salaire face à l'inflation.

La commission de transport en forte hausse

En 2022, le retour aux bénéfices est dû à la filiale dans la commission de transport international Schenker – actif dans le fret aérien, terrestre, maritime et la logistique contractuelle – dont le bénéfice a doublé sur un an à 1,8 milliard d'euros.

Il fait plus que compenser les pertes de l'activité transports sur rail tant pour les passagers que le fret (DB Cargo). Les ventes totales, à 56,3 milliards d'euros, ont augmenté de 19 %, grâce au retour des passagers dans les trains longue distance.

Sur ce créneau, "plus de 150 millions de passagers" sont attendus cette année, selon Deutsche Bahn, en dépit de retards chroniques, de grèves et de pannes qui mettent les voyageurs à rude épreuve. En 2022, seuls 65,2% des trains longue distance sont arrivés à l'heure, une baisse de 10 points de pourcentage sur un an.

Le gouvernement de coalition dirigé par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a décidé mardi d'augmenter les péages des camions afin de financer les investissements urgents pour moderniser les chemins de fer, qui vont totaliser 45 milliards d'euros d'ici 2027.

Dans ce contexte, il convient de veiller à conclure des accords salariaux "raisonnables et abordables pour l'entreprise", a prévenu le directeur financier Levin Holle.