Catherine Rivoallon (Haropa) : "Nous sommes prêts"

Nommée en février 2019 par Édouard Philippe, Premier ministre, comme préfiguratrice de la fusion des ports de l’axe Seine, Catherine Rivoallon rendra bientôt sa copie. Reste l’arbitrage de l’État.
Le rapprochement des ports d’Haropa (Le Havre-Rouen-Paris) était prévu au plus tard en janvier 2021. Après les mouvements sociaux contre la réforme des retraites, puis la crise sanitaire, pourra-t-il être mené à son terme dans les délais ?
Le défi était difficile, le délai très court avec dix-huit mois pour réaliser ce travail mais toutes les équipes se sont mobilisées comme les directeurs des ports et je vais arriver au terme de cette mission, qui vise à la création de ce nouvel établissement, au plus tard le 1er janvier prochain. Nous avons hâte de mettre en œuvre la fusion des trois ports, qui s’inscrit parfaitement dans le plan de relance économique annoncé.

Quelles sont les prochaines étapes ?
Après une large concertation sur le terrain, menée auprès des territoires, des clients et des salariés des trois ports, le plan stratégique a été présenté avec des propositions portant aussi bien sur le modèle économique, l’organisation, la gouvernance, les aspects juridiques et financiers. Le futur établissement unique étant sous la tutelle de l’État, c’est à l’État maintenant de le valider et nous en attendons les retours.
Depuis, le Premier ministre a changé et le ministère de la Mer a été créé, mais tout va se mettre en ordre de marche pour obtenir des arbitrages, des ministères de la Mer, des Transports et de Bercy. Le Premier ministre aura peut-être son mot à dire aussi. La nouvelle gouvernance devra ensuite approuver ce plan stratégique, dont le volet environnemental doit aussi être validé par le Conseil scientifique de l’estuaire de la Seine, avant de l'être par l’Autorité environnementale.

Votre mission comportait aussi un volet social…
La première étape a consisté à expliquer les apports de la fusion des trois ports de l’axe Seine, ce qui a été validé en 2019 par toutes les organisations syndicales. La deuxième étape consiste en un accord cadre unique interentreprises, à l’échelle des trois ports. Les négociations ont porté sur la finalisation de cet accord cadre, les réunions ont été momentanément suspendues par les grèves contre la réforme des retraites puis par la crise sanitaire, mais elles vont reprendre très prochainement pour une signature attendue dans les semaines qui viennent.
Tout le monde est convaincu, dans le contexte de la Covid-19 et particulièrement celui du plan de relance, que cet établissement unique permettra à l’axe Seine d’être en capacité d’apporter des réponses et des solutions logistiques, foncières et écologiques beaucoup plus performantes et visibles. La crise actuelle montre que chaque port aurait du mal à y faire face en restant indépendant. Ils ne pourront qu’être plus forts, à trois, pour rebondir.

Les ports maritimes du GIE Haropa garderont-ils le statut juridique d’établissements publics de l’État ?
La question du juridique induit le sujet de l’ordonnance et du décret. Les premiers textes ont été rédigés avec les services de l’État mais nous attendons les réponses de ce dernier en termes d’arbitrages. Avant d’en finaliser le contenu définitif, que nous espérons en octobre, nous poursuivons également les rencontres et les concertations avec les territoires, les élus, les organisations syndicales et les communautés portuaires.
Nous sommes dans le cadre d’une fusion et non pas d’une holding et ce sera bien un établissement public d’État, unique. Il sera sous le contrôle de l’État mais avec une structure d’entreprise, qui aura une logique commune d’investissements comme de politique commerciale : les trois ports, chacun de son côté, étaient jusqu'ici des aménageurs d’infrastructures, avec une vision plutôt technicienne. Demain, ils devraient se développer différemment, avec un nouveau modèle économique d’entrepreneurs.

Où en sont la localisation du siège de cette future entité et la nomination de son dirigeant ?
Il est important que l’État communique rapidement ses arbitrages et confirme la date de création de cet établissement unique, car c’est un sujet d’inquiétude important dans les écosystèmes des ports, des métropoles, des villes, comme des salariés. L’humain a horreur du vide et tout le monde attend les annonces.
La localisation du siège devra être judicieuse et avoir du sens pour donner toute la force souhaitée à cette fusion des trois ports. À la tête de cet établissement, il faudra une personne qui aime le terrain, sache écouter les attentes du privé tout en travaillant de concert avec le public, et soit force de propositions d’idées nouvelles dans les domaines de l’international, de la transition énergétique et de l’innovation. En quelque sorte, un mouton à cinq pattes.

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